J'ai entendu le meilleur comme le pire sur Empire of Sin. De temps en temps ça m'arrive de défoncer un jeu pas fini... mais là, je n'ai pas trouvé de quoi le faire. Je dois dire que je me suis laissée prendre au jeu de ce titre assez original dans son gameplay.

Empire of Sin vous plonge dans les années 20-30 où vous avez la possibilité de bâtir votre empire sur les plaisirs du moment, les jeux, l'alcool, les filles... Bref, sur le pêché dans la ville la plus sulfureuse de l'époque : Chicago ! Ah la bonne époque de la prohibition et des Incorruptibles !

Très rapidement vous êtes dans le bain avec une cinématique sympathique où vous annoncer la couleur. Je n'ai pas identifié si les dialogues avaient un impact réel sur la suite du jeu, le gameplay ou autres mais toujours est-il qu'ils vous permettent de vous positionner, de définir (pour vous même) votre propre code de conduite, votre code d'honneur de gangster. J'ai trouvé cette accroche très intéressante car elle vous conduit à réfléchir immédiatement sur qui vous voulez devenir. C'est important car vous découvrirez dans ce jeu un "arbre relationnel" de l'ensemble des personnages exceptionnels avec les affinités, les incompatibilités entre les uns et les autres qu'ils soient alliés, ennemis ou gros bras.

Au delà de ça, il est important de dire quelques mots sur le gameplay. Après avoir choisi votre avatar parmi un panel assez large (et donc choisi votre spécialité) vous entrez directement dans le vif du sujet. C'est à dire dans le feu de l'action. EoS se présente comme un Baldur's Gate, Bard's Tales ou plus récemment Warhammer 40k ou Wasteland 3, un jeu de stratégie tour par tour qui donne la part belle à l'action.

Sauf qu'ici on se situe plus dans le RTS que dans le RPG c'est pourquoi j'ai envie de faire un parallèle avec Syndicate, un jeu fabuleux qui m'a tenu occupée pendant des années ! En résumé vous contrôlez votre équipe dans une ville (un quartier, n'exagérons rien...) que vous pourrez personnaliser, améliorer, modifier... Certes on retrouve un tout petit côté RPG, mais ce n'est pas le plus marquant car pour moi le point fort réside dans cette gestion de votre empire du crime basée sur un système rogue-like. Avec une génération différente à chaque partie. Vous l'avez compris, cela induit une forte rejouabilité du titre. C'est d'autant plus attrayant que le nombre de personnages jouables (une petite quinzaine) couplé au nombre de PNJ recrutables donne des permutations quasi infinies...

Ce qui peut amener à la question qui fâche... la durée d'une partie. Difficile de dépasser les 10 heures ce qui me semble peu... On reste sur sa faim, autant en cas de victoire qu'en cas de défaite. Et on trouvera (après 6-8 parties) que les mécaniques pour gagner (ou perdre) sont assez similaire. Attention, je ne dis pas que c'est trop facile, mais par contre c'est très facile à comprendre... Du coup, on prend moins de plaisir à rejouer, la motivation est moins grande... si ce n'est celle de vouloir essayer tous les personnages bien entendu.

Côté design c'est très chouette, soigné, fluide, coloré... Vraiment très agréable visuellement. Limite il est plus beau que Wasteland 3 (même si l'on ne compare pas des choux avec des carottes). Je l'ai testé sur PS4 et sur PC d'ailleurs. Dans tous les cas, les affrontements sont très bien fait, les personnages sont bien animés et on va dire cohérents avec leur environnement. Ils se cachent, ils esquivent et se castagnent à merveille. L'I.A. est assez retorse d'ailleurs. J'ai admiré l'évolution des tactiques en fonction des hommes à terre... Même si on voit venir de loin certaines embrouilles (encerclements notamment) on ne peux qu'admirer les adaptations de l'I.A. en fonction des ressources qu'elle a à gérer. Ceux qui ont trouvé l'I.A. absurde n'avaient sans doute pas bien évalué leur environnement car l'I.A. est loin d'être stupide. J'ai apprécié également les comportements de mes PNJ en lien direct avec mes choix ou mes recrutements. Il y a un arbre de conséquences très intéressant pour chacune de vos décisions. Finesse ou force peuvent faire une vraie différence dans vos parties.

J'avais testé un simulateur de production de weed (voir le test de Weedcraft Inc.). Et la mécanique consistant à jongler continuellement entre la concurrence, la législation, les clients et la police offrait un vrai challenge au joueur. Ici, c'est assez similaire même si l'histoire est cousue de fil blanc. On sait pertinemment qu'on va être attaqué et qu'on va devoir prendre possession du business des rivaux, ce n'est pas optionnel. Mais c'est un parti pris que je ne discute pas et qui n'enlève rien à l'intérêt du titre, bien au contraire.

J'ai joué à la version patchée immédiatement après sa sortie qui semble corriger des bugs bloquant. Personnellement, je n'ai rien relevé. Ce qui veut dire que le patch a été efficace ! Bref, c'est un "petit" jeu pas cher et très divertissant, ce serait dommage de s'en priver. J'ai eu un vrai coup de cœur pour cette époque rarement exploitée dans les jeux vidéo.

Article rédigé par Mlle_Krikri