[Test] The Elder Scrolls IV : Oblivion Remastered

#Tests jeux PS5 , #Tests jeux PC

[Test] The Elder Scrolls IV : Oblivion Remastered

Printemps 2006. Le monde du jeu vidéo tremble à l’unisson sous l'impact d’un nom : Oblivion. Quatrième opus de la saga The Elder Scrolls, le titre de Bethesda redéfinit alors ce que signifie « monde ouvert » dans un RPG occidental. Cyrodiil, province impériale de Tamriel, devient un terrain d'aventures aussi vaste que dense, capable d’absorber l’âme des joueurs dans une exploration sans fin. Dix-neuf ans plus tard, alors que Skyrim a été réédité à l’infini et que TES VI se fait attendre comme une comète prophétique, Virtuos, épaulé par Bethesda, ressuscite Oblivion avec une promesse : le faire renaître sans l’altérer. Et contre toute attente, ce remaster n’est pas une trahison, mais une célébration.

On commence, comme toujours, en prison. Ce lieu d’inaction devient, dès les premiers instants, un carrefour de destins. Uriel Septim VII, empereur du monde connu, est assassiné, et son dernier souffle vous confie une mission : retrouver son héritier caché et empêcher les portes d’Oblivion — l’enfer daedrique — d’engloutir le monde. Mais rapidement, la quête principale devient une ligne parmi d’autres dans un monde ouvert où les guildes, les factions, les lieux secrets et les récits annexes prennent le pas sur toute linéarité. Ce monde ne vous attend pas : il vit, il réagit, il vous observe.

[Test] The Elder Scrolls IV : Oblivion Remastered

En 2025, le remaster arrive dans un paysage saturé d’open worlds stériles, de jeux-service sans âme et de remakes tièdes. Oblivion Remastered est un paradoxe délicieux : techniquement moderne, fondamentalement désuet, puissamment attachant. Là où un Starfield se perd dans le vide spatial et Skyrim s’est émoussé par sur-utilisation, Oblivion renaît avec ses aspérités, ses bizarreries et sa densité narrative. Aucun autre remaster récent n’ose autant embrasser son héritage sans maquiller ses rides. Et cela fait toute sa beauté.

Le gameplay reste fidèle à l’original mais bénéficie de quelques ajustements bienvenus. La caméra à l'épaule, les animations révisées, la possibilité de sprinter, et une interface clarifiée rendent l'expérience plus fluide. Les combats gagnent en feedback : les coups portent, les ennemis réagissent. Et pourtant, l'ensemble conserve cette maladresse si caractéristique. On ne joue pas Oblivion pour son système de lock ou sa physique : on y joue pour vivre.

[Test] The Elder Scrolls IV : Oblivion Remastered

J’ai aimé retrouver cette montée en puissance si organique, où l’on progresse en pratiquant : courir pour améliorer l’athlétisme, crocheter des serrures pour gagner en discrétion. J’ai moins aimé certains archaïsmes persistants : bugs de collision, IA absurde, menus parfois fouillis. Mais ces défauts sont devenus charme. Comme les vieilles pierres d’un château.

Porté par l’Unreal Engine 5, Oblivion Remastered est saisissant. Les lumières de Lumen, les textures retravaillées, les effets climatiques dynamiques transforment chaque lever de soleil en un instant de grâce. Les personnages, longtemps sujets aux moqueries pour leurs visages simiesques, sont désormais plus expressifs — même si certaines animations gardent leur touche de grotesque.

[Test] The Elder Scrolls IV : Oblivion Remastered

Mais tout n’est pas parfait. Le framerate chute parfois, surtout sur PS5 en monde ouvert. Le popping reste visible, et certaines textures peinent à se charger. Rien de dramatique, mais l'optimisation manque de soin. Pourtant, malgré ces accrocs, Cyrodiil n’a jamais été aussi belle. Une mise à jour est venue (presque) arranger les choses…

Le retour de la bande-son de Jeremy Soule agit comme une incantation. Dès les premières notes de flûte sur les plaines verdoyantes, je suis transportée. Chaque ville possède sa propre couleur musicale, chaque donjon une aura sonore. Le remaster améliore les effets : on entend les gouttes tomber dans les cavernes, les sabots résonner sur les pavés de Chorrol.

Des doublages ont été retravaillés, d’autres ajoutés. On distingue enfin les races par leur voix, ce qui enrichit considérablement l’immersion. L’ambiance reste, cependant, délicieusement datée, avec des dialogues parfois absurdes et des réactions NPC toujours imprévisibles. Mais c’est du théâtre d’improvisation à ciel ouvert.

[Test] The Elder Scrolls IV : Oblivion Remastered

Comptez facilement 100 heures pour parcourir l’essentiel du jeu, et bien plus si vous cédez à l’appel des guildes, des quêtes secondaires ou des recoins de la carte. Le remaster inclut Shivering Isles et Knights of the Nine, deux extensions majeures. On regrette l'absence de mods officiels, surtout sur PC, tant ils faisaient partie de l'expérience originale.

La difficulté peut être modulée à tout moment, mais souffre encore d’un certain déséquilibre : certains ennemis deviennent ridiculement puissants, tandis que d’autres tombent sans effort. Le système de niveau — mélange entre l’ancien Oblivion et Skyrim — tente de corriger cela, avec plus ou moins de succès.

Proposé à 50 €, avec tous les DLC majeurs inclus et un soin évident dans la refonte artistique, Oblivion Remastered est une proposition honnête. Mieux : il est disponible via Game Pass, ce qui le rend accessible à moindre coût pour qui veut l’essayer. Pour un tel pan d’histoire vidéoludique, c’est une aubaine.

[Test] The Elder Scrolls IV : Oblivion Remastered

Oblivion Remastered est plus qu’un remaster : c’est un hommage. Une lettre d’amour adressée à tous ceux qui ont grandi entre les murs blancs de l’Imperial City, qui ont chassé les trolls dans les forêts denses de Colovie, ou qui ont trahi la Confrérie Noire sous un clair de lune. Ce n’est pas un jeu parfait, mais c’est un jeu inoubliable. Et en y retournant aujourd’hui, je réalise que Oblivion n’était pas juste un jeu de rôle. C’était un trésor.

Article rédigé par Mlle_Krikri

 



Commenter cet article