[Test] Keeper’s Toll

#Tests jeux PC , #Tests jeux PS4 , #Tests jeux PS5 , #Tests jeux Switch

[Test] Keeper’s Toll

Keeper’s Toll est un jeu d’action rogue-lite à la vue du dessus qui s’inscrit dans la lignée des jeux de survie à vagues tout en y insufflant une approche beaucoup plus technique, nerveuse et exigeante. Dès les premières minutes, il installe une ambiance lourde et immersive dans un univers gothique où les ténèbres sont omniprésentes, grâce à une direction artistique en pixel art finement exécutée. L’esthétique, sombre et détaillée, parvient à installer une atmosphère pesante sans jamais sacrifier la lisibilité de l’action. Le rendu visuel est soutenu par un bon travail sur les effets de lumière, les impacts et les animations d’attaque, le tout renforcé par un sound design sobre, mais cohérent avec l’univers présenté.

Le jeu propose une expérience fondée sur la répétition maîtrisée : chaque partie consiste à survivre à une succession de vagues ennemies en gagnant en puissance progressivement, jusqu’à affronter des boss particulièrement dangereux. Cette boucle de gameplay est renforcée par une progression dite "méta", reposant sur des tomes déblocables qui améliorent les personnages de manière permanente entre les sessions. Ces améliorations, bien intégrées à la structure du jeu, donnent un véritable sentiment d’évolution et de montée en puissance au fil des heures. La variété des ennemis, leurs schémas d’attaque et leur agressivité croissante poussent le joueur à sans cesse revoir sa stratégie et affiner sa maîtrise des mécaniques.

[Test] Keeper’s Toll

Un des piliers du jeu repose sur son système de classes jouables. Six archétypes distincts sont proposés, chacun avec un gameplay unique, une dynamique propre et une courbe de difficulté bien définie. Le personnage de la Fille de Sang incarne une combattante acharnée qui régénère sa vitalité à travers les coups portés, favorisant un style offensif direct et risqué. Le Moine de l’Ombre, quant à lui, repose sur la mobilité et les esquives millimétrées, offrant une approche beaucoup plus technique et fluide, mais aussi plus exigeante en termes de réactivité. Le Pyromancien se spécialise dans les attaques à distance infligeant des dégâts de zone, ce qui en fait une classe très efficace contre des groupes d’ennemis, mais vulnérable si les distances de sécurité ne sont pas respectées.

Le rôle de l’Archer est, lui aussi, fondamentalement basé sur le contrôle de l’espace et le positionnement. Il se distingue par sa capacité à viser manuellement, ce qui introduit une dimension de précision supplémentaire dans un genre qui repose généralement sur l’attaque automatique. Cette visée libre donne une impression de maîtrise totale, mais demande une plus grande concentration. Le Bogatyr est le pilier défensif du jeu. Sa lourdeur est compensée par une capacité à encaisser d’importants dégâts, ce qui lui permet de tenir bon dans les situations les plus critiques. Enfin, le Nécromancien introduit une mécanique originale basée sur l’invocation de sbires. Moins orienté vers l’attaque directe, ce personnage pousse le joueur à jouer de manière plus stratégique, en déléguant les attaques à ses créatures et en contrôlant les zones d’affrontement à distance.

[Test] Keeper’s Toll

Le système de compétences, à la fois accessible et profond, permet d’adapter chaque classe à son propre style de jeu. Chaque personnage dispose de son propre arbre de talents, comprenant des améliorations passives et des compétences actives. Les runes, obtenues en cours de partie, viennent enrichir cette construction en ajoutant des effets secondaires, de nouvelles capacités ou des bonus spécifiques. L’un des éléments les plus appréciables est la possibilité de réinitialiser ses compétences à tout moment, favorisant l’expérimentation et la liberté de choix sans pénalité. Cela permet au joueur de corriger ses erreurs ou de tester de nouvelles approches sans devoir recommencer entièrement une partie.

Le déroulement d’une session de jeu suit une structure claire. On commence dans une zone relativement calme, mais la tension monte rapidement. Les ennemis apparaissent en nombre croissant et en diversité. Il devient alors essentiel de jongler entre déplacement, attaque, esquive et collecte de ressources. Chaque niveau se conclut par un combat de boss, véritable point culminant de chaque run. Ces adversaires sont conçus avec soin, dotés de patterns distincts et de phases qui nécessitent une lecture attentive. Ils exigent à la fois une bonne connaissance de son propre build et une exécution précise des mécaniques de combat.

[Test] Keeper’s Toll

Keeper’s Toll ne brille pas par sa narration. Le jeu n’ambitionne pas de raconter une grande épopée, et les éléments scénaristiques se limitent à des fragments d’univers distillés à travers les descriptions de personnages ou d’objets. Il en résulte une expérience davantage centrée sur la mécanique et la performance que sur l’immersion narrative. Cela ne nuit pas à l’ensemble, mais les amateurs d’histoires riches ou de récits épiques risquent de rester sur leur faim.

Les chargements sont rapides, l’optimisation est solide, et les performances sont constantes même lorsque l’écran est envahi par des dizaines d’ennemis. J'ai eu un seul crash du jeu suite à l'utilisation d'une compétence qui attire tous les ennemis à proximité mais pour la défense du jeu j'étais complètement submergé. La prise en main est intuitive, que ce soit à la manette ou au clavier-souris, et des options de confort sont disponibles pour adapter l’expérience selon ses préférences, notamment pour les classes à visée manuelle comme l’Archer.

[Test] Keeper’s Toll

S’il fallait pointer les quelques faiblesses du jeu, on pourrait mentionner un certain déséquilibre entre les classes. La Fille de Sang, le Pyromancien et le Bogatyr sont immédiatement puissants et accessibles, tandis que le Nécromancien ou le Moine de l’Ombre demandent une bien plus grande maîtrise pour devenir viables. Ces écarts de performance rendent certaines parties plus difficiles que d’autres, selon le personnage choisi. Par ailleurs, la bande-son, bien que soignée, manque de variété. Les pistes musicales peuvent devenir redondantes sur de longues sessions, et l’absence de voix ou de narration audio renforce ce sentiment de répétition sonore.

Keeper’s Toll reste malgré tout une excellente proposition pour les amateurs de rogue-lites techniques et exigeants. Le système de jeu est robuste, les mécaniques de combat gratifiantes, et la progression bien pensée. L’équilibre entre difficulté, satisfaction de montée en puissance, et envie de recommencer une nouvelle partie est savamment dosé. Le jeu propose suffisamment de diversité dans les builds, les classes, les ennemis et les niveaux pour maintenir l’intérêt pendant des dizaines d’heures. L’aspect tactique de certaines classes offre aussi une vraie profondeur de gameplay, notamment pour ceux qui aiment construire des stratégies à long terme ou explorer toutes les possibilités d’un personnage.

[Test] Keeper’s Toll

En définitive, Keeper’s Toll n’est peut-être pas le jeu le plus original de sa catégorie, mais il est l’un des plus solides dans son exécution. Il propose une expérience immersive, exigeante et généreuse, sans fioriture inutile, entièrement centrée sur l’action, la progression et la maîtrise des mécaniques. Il ne séduira sans doute pas ceux qui recherchent une aventure narrative ou une expérience contemplative, mais il comblera sans peine les joueurs à la recherche d’un rogue-lite efficace, élégant, accessible et dans lequel le sentiment de progression est permanent.

 



Commenter cet article