[Test] Stygian : Outer Gods

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[Test] Stygian : Outer Gods

Paru en accès anticipé, Stygian : Outer Gods propose une plongée fascinante dans l’horreur d’un monde inspiré de H.P. Lovecraft. Malgré une atmosphère magistrale, le jeu de Misterial Games souffre à mon sens de lourdes faiblesses techniques et d’une narration que je trouve un peu hasardeuse.

Les choses sont claire, on plonge dans un univers lovecraftien totalement assumé. En incarnant Jack, ancien anthropologue propulsé dans la ville maudite de Kingsport à la recherche de son père disparu, Stygian : Outer Gods pose ses références et ses inspirations. Rituels occultes, dieux anciens indifférents et prophéties apocalyptiques tissent la toile de fond d’un récit où le danger rôde à chaque coin de rue.

[Test] Stygian : Outer Gods

Ce qui m’a séduite, c’est que SOG apparait comme une véritable lettre d’amour au mythe de Cthulhu, le jeu développe un imaginaire où la folie menace à chaque instant, soutenue par une mécanique de santé mentale bien intégrée au gameplay. Ce qui fait qu’on baigne dans une ambiance remarquable agrémentée d'un écrin visuel soigné. Et vraiment, Outer Gods m'impressionne par son ambiance. La direction artistique, sobre et sinistre, évoque à merveille la lente dérive vers la folie.

Le design sonore, subtil et oppressant, renforce cette immersion, notamment grâce aux murmures distordus qui hantent l’esprit du joueur.
La palette grisâtre des décors, parfois rehaussée de couleurs vives saisissantes, sert habilement le propos : ici, chaque détail visuel devient un vecteur d’angoisse. Cela me fait penser à cette B.D. sortie il y a quelques années sur la mort de Lovecraft.

Tout cela construit un univers sous tension... mais le gameplay est malheureusement un peu poussif pour ne pas dire sous perfusion.

[Test] Stygian : Outer Gods

Conçu comme un survival horror classique, Stygian : Outer Gods impose au joueur de gérer parcimonieusement ses ressources, de privilégier la fuite face aux créatures surnaturelles, et de résoudre des énigmes intelligemment dosées. On retrouve un petit côté Resident Evil (dans le principe)

Mais malheureusement, les combats, rigides et peu gratifiants, peinent à convaincre. Les mécaniques d’infiltration sont rudimentaires et rarement efficaces, rendant certaines séquences frustrantes. L’échec est particulièrement punitif. Et ce n’est pas juste une question de développer ses compétences… Car l’évolution du personnage demeure timide, voire un peu trop discrète, malgré quelques idées intéressantes comme la possibilité de dialoguer avec les morts.

Ce qui fait que ces belles ambitions narratives sont un peu plombées par une mise en scène maladroite et un gameplay poussif. L’univers est riche, intéressant, intriguant. Malheureusement, la narration est un peu trop molle à mon gout et surtout difficile à suivre. Les PNJ parlent par énigme, des énigmes difficiles à saisir. Alors est-ce que c’est lié à ma traduction un peu faiblarde (il n’est pas localisé en français) ? Est-ce que c’est volontaire ? Toujours est il que c’est difficile de suivre…

Sans parler du doublage partiel, associé à des animations faciales bancales. Tout cela nuit véritablement à l'immersion lors des rares dialogues parlés. Malgré une volonté manifeste de coller aux codes du récit lovecraftien, le jeu peine à instaurer un vrai fil narratif, laissant souvent le joueur déconnecté des enjeux.

[Test] Stygian : Outer Gods

Malheureusement, ce n’est pas tout… Côté performance, j’ai relevé des baisses de framerate en extérieur de manière assez importante et récurrente, impactant lourdement l’expérience de jeu. Étonnamment, ces ralentissements disparaissent sous abri ou en intérieur, alors que les lieux peuvent être plus détaillés, potentiellement plus gourmands en ressources.

Pour un jeu misant sur l’immersion, ces lacunes techniques brisent l’élan et rappellent que Stygian : Outer Gods reste, pour l’instant, un produit encore en chantier. Espérons que cela s’améliore avec le temps car pour l’instant le jeu reste en accès anticipé, rien d’alarmant…

A noter que le titre s’inscrit dans la lignée de Stygian : Reign of the Old Ones (2019), le jeu enrichit l’univers existant. Les amateurs du premier opus apprécieront cette donc cette continuité narrative, mais les novices (comme moi) risquent d’y voir une toile de fond plus qu’une véritable intrigue structurée.

[Test] Stygian : Outer Gods

Stygian : Outer Gods est avant tout un hommage passionné à Lovecraft, porté par une ambiance remarquable et un vrai sens du détail artistique.
Mais il est aussi freiné par une narration confuse, un gameplay maladroit et des soucis techniques majeurs (qui, je le répète ne sont pas alarmant pour un jeu en accès anticipé).

Les amateurs d'horreur psychologique et de mythes eldritchiens trouveront matière à frissonner. Les autres préféreront attendre des mises à jour essentielles avant de plonger dans l’angoisse de Kingsport.

Article rédigé par Mlle_Krikri

 



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