[Test] Hegzis
Le concept de Hegzis repose sur une grille faite d’hexagones à compléter. Le joueur reçoit un nombre limité de tuiles hexagonales, souvent colorées ou marquées par des motifs, qu’il doit placer sur la grille existante pour résoudre le casse-tête. Il n’y a ni temps imparti, ni score, ni système d’étoiles. La réussite repose uniquement sur la compréhension de la logique du niveau. Chaque grille fonctionne comme un système fermé : elle a une solution unique, et seule une réflexion rigoureuse permet de l’atteindre.
On commence avec des énigmes simples, presque intuitives. Mais très rapidement, le jeu introduit des contraintes nouvelles : des tuiles liées entre elles, des formes qui ne peuvent être placées qu’en tenant compte des connexions entre plusieurs hexagones, ou encore des règles implicites qui obligent à penser le puzzle dans sa globalité avant de faire le moindre mouvement. On ne peut pas simplement “essayer pour voir”. Chaque action doit être pensée, pesée, projetée dans le futur.
Hegzis ne guide pas le joueur. Il ne donne aucun indice à moins d’être sollicité via les options prévues à cet effet. Il part du principe que le joueur est intelligent, capable d’apprentissage, capable d’abstraction. C’est à la fois sa force et sa frontière. Le jeu ne prend jamais le joueur par la main. Cela signifie que l’on progresse à son propre rythme, que l’on peut se heurter à un mur logique, passer dix minutes, une heure ou plus sur une grille. Mais c’est aussi là que réside tout le plaisir : dans cette lente conquête de la solution.
Le jeu propose plus de 200 niveaux, répartis selon plusieurs niveaux de difficulté. Chaque palier franchi est une récompense intellectuelle. On sent que les niveaux ont été conçus avec soin, qu’ils ne sont pas générés aléatoirement mais bien réfléchis pour amener le joueur à une forme de déduction spécifique. On apprend des techniques, des manières de lire une grille, de repérer des motifs cachés, de deviner l’usage d’une tuile dès son apparition. Et malgré cette montée en difficulté, Hegzis reste toujours cohérent avec lui-même : jamais injuste, jamais arbitraire.
En définitive, Hegzis est un jeu radical dans sa forme et dans son fond. Il choisit la voie de la réflexion pure, et s’y engage avec une rigueur presque mathématique. Il ne cherche pas à séduire par des effets visuels ou des mécaniques “fun”, mais à offrir un espace mental de concentration, de logique, de satisfaction intellectuelle. Il est exigeant, mais juste. Lent, mais gratifiant. Pour les amateurs de jeux de réflexion abstraits, Hegzis est une proposition intéressante à petit prix.
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