J’ai mis du temps à écrire cet article car je voulais faire un article complet sur ce titre pour le moins intéressant. Intéressant est le mot qui convient le mieux pour expliquer la nature de ce monde unique, peu punitif et plein de potentiel. Ce n’est pas un triple A, c’est un jeu indépendant sans prétention qui mérite le détour.

Aventure, action, mélange de 2D et 3D… bref, il y a pas mal d’emprunt dans ce qui existe. Sans pour autant comparer on trouve des choses piochées à droite et à gauche. Il y a des emprunts aux derniers Zelda comme le fait de grimper aux murs sous réserve d’avoir assez d’endurance… Par contre, on y mélange tout… et c’est là où j’ai vraiment peiné.

Graphiquement, Eternal Strands est correct. Voir assez beau. Alors certes ce n’est pas Forspoken ou FFVII mais il reste très bien réalisé, très plaisant à regarder. Y compris lorsque l’on prend de la hauteur pour regarder l’horizon. J’ai adoré ce type de gameplay comme dans Zelda. Par contre, et ça pour moi c’est totalement incompréhensible, pourquoi certaines cinématiques sont en 2D assez moche ??!! C’est du déjà vu mais sincèrement, qu’est ce que cela coûtait de modéliser les personnages quitte à les laisser statiques plutôt que de les dessiner de manière plus ou moins inégale et maladroite… (voire moche…). Donc ça j’ai pas aimé… par contre, l’artisanat est intéressant. La collecte de ressource est utile et j’ai adoré le concept de forge qui permet de créer une armure sur la base d’un plan looté. Le fait d’améliorer l’objet est top. On peut démonter les équipements obsolète. Mais par contre le fait de pouvoir reforger un item avec des éléments rares est tout bonnement génial. Et j’ai adoré voir l'évolution du stuff. Cela donne un certain intérêt à l’exploration.

Alors forcément je m’attendais à devoir conduire des combats énormes, épiques, violents… En fait non… Ne vous attendez pas à des combats à la Shadow of the Colossus. En disant cela, je fais référence à ces gigantesques créatures que l’on affronte ici. Mais en fait, tout cela manque de punch… Il y a beaucoup d’ennemis différents sans pour autant que cela soit un bestiaire gigantesque. Mais quel que soit l’ennemi, c’est mou… trop. C’est dommage parce qu’on se serait attendu à quelque chose de beaucoup plus punchy. J’ai eu le même sentiment que dans les combats sur Forspoken… Et en plus, même si les combats sont variés, ils restent calqués sur le même modèle ou presque et ils sont finalement assez répétitifs.

Je n’ai pas tellement accroché à l’histoire. Elle est un peu trop bateau à mon sens pour être originale. Ce n’est pas un mal en soi, cela manque juste d’originalité. En effet, vous incarnez Brynn une magicienne (Tisserande) qui manie les éléments pour défendre la cause de son peuple. Tout cela est très entendu… Pourtant, j’avoue que je me suis laissée prendre au jeu et que j’ai apprécier jouer Brynn. Le système de magie élémentaire est plutôt intéressant. En effet, il ne s’agit pas simplement d’enflammer l’ennemi. Ici, c’est plus intelligent, il faut combiner les pouvoirs de la glace, du feu ou encore la télékinésie dans des combos dévastateurs. J’ai adoré voir pour la première fois l’environnement prendre feu. Bon après, il faut faire attention, on peut également souffrir de quelques dommages… En fait, ce qui m’a le plus plu, c’est l’impact de tout ce que l’on fait, sur l’environnement. La physique est assez bien réussie. Bon, j’imagine du coup que tout cela a un impact sur les temps de chargement, ce qui explique qu’ils soient aussi longs. On a perdu l’habitude… Bon après ce n’est pas grave en soi mais cela casse le rythme. Un peu comme cette narration un peu trop lourde. C’est dommage car l’ensemble du jeu est assez sympa, il y a un énorme travail de fait sur l’univers, sur les secrets de ce monde étrange… mais il y a trop de petites choses qui cassent le rythme. Surtout lorsque l’on arrive à boucler l’histoire en une bonne grosse dizaine d’heures et nettoyer intégralement le jeu en à peine le double. Il faut dire que les quêtes annexes sont totalement inintéressantes sur un plan scénaristique… même si elles peuvent être très utiles en termes de ressources et récompenses.

Les zones sont de taille correcte même si j’ai regretté ne pas découvrir un monde ouvert comme dans les derniers Zelda. Pour autant, il y a énormément de choses à découvrir, mais tout cela est un peu trop entendu lorsque l’on est familier de ce genre de jeu. Les trésors sont toujours cachés dans ces petits recoins que l’on devine… les monstres sont toujours derrière ce obstacle qu’il faut franchir… Bref, on sait quoi faire, ou aller… tout cela est sans surprise.  Et puis même si l’on se dit, “allez on va à la filoche” il est difficile de se faire surprendre par un boss titanesque que l’on aurait sous-estimé. En fait, en testant Eternal Strands, je m’attendais à un Soul-like, c’est là que se situe le problème. Ce qui fait que j’ai pu être déçue par ce rendu qui pourtant est fabuleux. Honnêtement, Eternal Strands reprend le meilleur de beaucoup de jeu pour en faire une mise en scène originale.

Côté gameplay, j’avoue que j’ai eu quelques surprises étonnantes. La physique est assez surprenante parfois, comme des retours de flammes au sens littéral. On se crame le groin sans trop comprendre comment cela peut arriver ou alors des objets ont des comportements improbables, quelques fois ce sont les ennemis qui ont des réactions surprenantes… Généralement, ce n’est pas trop punitif, c’est plutôt drôle… Mais quand même, il faut savoir que cela existe.

J’ai mis du temps à écrire cet article parce que je me suis trompée sur la vraie nature d’Eternal Strands. Jeu indé, il n’a jamais eu l’ambition de rivaliser avec des titres triple A. Et j’ai eu le tort de vouloir le comparer. Eternal Strands a une véritable identité. Un univers original même si le scenario ne l’est pas vraiment… Globalement, il est doté d’un bestiaire intéressant, limité mais respectable. Il est à la hauteur de ce monde qui, comme je l'écrivais, n’est pas un monde totalement ouvert. Il est important de remettre les choses dans leur contexte. C’est un jeu accessible qui fait penser à un Soul-like par certains aspect mais qui n’en est pas un. Et ce n’est pas parce que les créatures sont parfois gigantesques que le combat en sera plus épique. Finalement, la souplesse et la fluidité pourraient laisser penser que tout cela est mou, mais en réalité Eternal Strands se veut être un jeu accessible. Et ça, j’ai adoré. Pour autant, il y a une vraie difficulté, je ne dis pas qu’il est trop facile, simplement qu’il est plus accessible que la plupart des jeux du marché. Ainsi, il n’y a pas de stress, pas d’agacement, juste le défi nécessaire pour se satisfaire de notre réussite et pouvoir faire évoluer sereinement notre personnage.

Je reste persuadée que les passages en 2D étaient une mauvaise idée. Mais pour le reste, Eternal Strands offre une expérience de jeu intéressante que je recommande finalement aux débutants, aux plus jeunes ou à ceux qui n’ont pas envie de se prendre la tête. Je l’ai terminé et je ne le regrette pas.

Article rédigé par Mlle_Krikri