[Test] Star Wars Outlaws par Bloblor
Il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine très lointaine….
Ces mots ont accompagné grand nombre de personnes dans leur vie, dont moi.
Avant de commencer ce test, il est je pense important de parler de mon amour pour la saga de George Lucas. J’ai grandi en découvrant sur France 2 à Noël dans les années 1990 à la fois L’empire contre-attaque et le retour du Jedi (me demandez pas pourquoi mais l’épisode 4 ils n’ont jamais pu le diffuser). Et ce fut ma révélation : des combats de sabre laser, des vaisseaux spatiaux, des histoires de bien et du mal, et de l’humour de contrebandier. Et en grandissant, j’ai découvert la prélogie, et ceux de Disney. Star Wars est un élément omniprésent de ma vie, tout comme les principales licences de Nintendo, Indiana Jones et les Sitcoms (je vous ai déjà parlé de The Office ?).
A l’annonce de Star Wars Outlaws, j’étais perplexe : la bande annonce ne me donnait pas envie outre mesure. Et puis on nous donnait un nouveau personnage qu’on ne sait pas comment on va introduire dans l’univers, donc est ce qu’il va être canon à l’univers ou c’est juste un jeu pour se faire du fric, alors qu’il existe des personnages déjà présents dans l’univers qui ressemblent à l’héroïne et qui pourrait remplir ce rôle (Docteur Aphra, on te fait coucou). Et surtout, l’un des plus gros risques du jeu, c’est que ce n’est pas un chevalier Jedi ou un Sith, donc bye-bye les sabres laser et la Force ! De même, comme la licence Star Wars n’est plus exclusive à EA (qui nous a sorti la série des Jedi et les Battlefront) et que le jeu est édité par Ubisoft qui nous a sorti des derniers jeux pas extraordinaires, on pouvait avoir peur que ce Star Wars serait un jeu moyen ou un reskin d’un Assassin’s Creed sur Tatooine. Mais la curiosité l’a emporté et j’ai pu faire et finir le jeu !
Maintenant que cette parenthèse est fermée, qu’en est-il réellement du jeu ? Un moyen de se faire quelques billets, ou un jeu bien fichu, respectant la saga, tout en ayant quelques libertés ? La réponse, comme d’habitude, se trouve plus bas !
Sachez également, qu’il y aura quelques conseils de lecture, ou quelques éléments de compréhension qui seront expliqués par des parenthèses afin de vous donner un contexte du lore qui sera le plus clair possible.
Situé chronologiquement entre l’épisode 5 et l’épisode 6, nous suivons les aventures de Kay Vess, une voleuse en devenir qui habite à Canto Bight (que nous voyons dans l’Episode 8). Accompagné de Nix, une petite créature, elle enchaîne les petits boulots pour survivre et pour payer sa chambre, située au-dessus du bar de Bram, qui fait office de figure paternelle suite à l’abandon de sa mère. Après un dernier casse qui a mal tourné, elle se retrouve impliquée dans un autre gros casse, celui de la chambre blindée du manoir du leader de Zerek Besh, Sliro, un nouveau syndicat du crime organisé. Mais évidemment, cela foire, car dans le coffre se trouvait un espion rebelle et non les crédits espérés par Kay. Néanmoins grâce à l’aide de Nix, elle réussit à s’échapper en volant le vaisseau de Sliro, le Trailblazer et s’enfuit en hyperespace, se crashant sur Toshara. Et de la commencera une grande aventure la menant aux quatre coins de la galaxie afin d’échapper à la prime que Zerek Besh a mis sur Kay !
Je n’en dirais pas plus pour préserver les surprises du scénario (et il y en aura). Mais sachez que même si le scénario est classique avec quelques twists sympathiques, la force du jeu est dans l’univers. L’histoire de Kay est classique, mais ses rencontres, ses péripéties et surtout sa progression en tant qu’individu et en tant que criminelle avec sa résilience, tout en gardant l’espoir d’améliorer sa vie, en étant réaliste et en situant la frontière entre le bien et le mal. Mais aussi, pour les fans, vous allez voir certaines têtes connues (ou pas forcément connues à ce moment-là, mais qui deviendront des personnages dans la postlogie) ! C’est du Star Wars comme on l’a connu dans les films avec les prémices des aventures de Luke Skywalker et Han Solo ! De Tatooine à Kijimi, en passant par Akiva et des complexes de l’Empire, vous allez noter le soin apporté par les développeurs à respecter l’univers de Star Wars et la temporalité de la Saga Skywalker. Vous verrez sur un des screens un lieu emblématique de la saga, et vous aurez un aperçu du soin apporté pour respecter cet univers et lui apporter de la cohérence. Vous aurez aussi pour les fans hardcore des références à des évènements ayant lieu dans cette période par le biais de phrases prononcées par certains personnages.
Également, vous aurez l’accent mis sur les différents syndicats, les Hutt (dirigé par Jabba), les Pyke (dirigé localement par Gorak, et qu’on a vu dans la série du livre de Boba Fett) et l’Aube Ecarlate (dirigée par Qi’Ra, que l’on a vu dans le film Solo, incarnée par Emilia Clarke, ou Daenerys pour ceux qui ne retiennent pas les noms d’acteur). L’ambiance de la pègre est vraiment retranscrite dans les cantinas, ou au sein des différents QG, renforçant cette immersion dans le monde criminel, tout transpire la trahison et la fourberie. On sent les blasters se préparer à chaque recoin sombre de rue, et on se dit : « Ah on sent une embuscade se tramer ! » Chaque syndicat a « ses valeurs » et bien que vous puissiez avoir de bonnes relations avec tous, c’est à vous de choisir qui vous préférerez !
Pour en savoir plus sur l’Aube Ecarlate et sur le contexte dans lequel se passe le jeu, je vous invite à lire si vous le souhaitez la série de comics : War of the Bounty hunters, ainsi que Crimson Reign, qui propose de remplir les trous laissés par les films entre les Episode 5 et 6. Je n’en dis pas plus de peur de spoiler, mais vous risquez de passer un très bon moment à lire ces deux séries !
Ce n’est pas le point fort du jeu, mais graphiquement, on reste sur un ensemble correct, même s’il adopte un affichage granuleux. Il manque juste un petit truc, car lors des cinématiques, le rendu n’est pas le même que celui en jeu, et la différence se sent vraiment énormément. Cependant, vous aurez la possibilité d’enlever les bandes noires propre aux films et de faire énormément de modifications pour l’aspect visuel du titre, en mettant l’accent sur les déficients visuels, et le daltonisme, ce qui est vraiment appréciable !
Mais revenons à la modélisation et au chara design : si tout transpire Star Wars, avec les Impériaux et les différentes races et animaux, on reste un peu sur notre faim sur le côté vivant des planètes dans sa globalité, sauf Tatooine qui est exactement comme on peut l’imaginer. Toshara et Akiva sont quant à elles plutôt vides niveau évènements ou vie sauvage et c’est dommage car il y avait très peu à faire pour que ce soit parfait. Pour tout le reste, tout est extrêmement fidèle, et c’est tellement plaisant car cela renforce l’immersion dans l’univers Star Wars, avec le luxe du casino de Canto Bight, les marchands de Mos Eisley et les stations spatiales auxquelles on peut s’arrimer. Parce que oui, outre les parties à pied ou en Speeder auxquelles on reviendra plus tard, on se baladera dans l’espace aux commandes du Trailblazer, en évitant des chasseurs TIE, ou des affrontements entre syndicats du crime. L’espace souffre aussi de ce côté un peu vide, puisqu’on est uniquement en orbite des planètes, mais il manque un petit quelque chose pour que ce soit parfait aussi !
Et musicalement, puisque Star Wars c’est aussi John Williams, on peut se demander si Outlaws fait du taf. Même si Williams n’est pas là, les thèmes du jeu ressemblent beaucoup à la thématique des contrebandiers avec des notes de mystère et de trahison, qui ressemblent aux thèmes sur Tatooine par moment, et cela reste très fidèle à l’univers Star Wars, sans pour autant être des compositions des films. Chapeau aux compositeurs, tout comme aux comédiens de doublage qui ont fait un travail exceptionnel pour donner vie aux personnages (avec ma préférence pour ND-5). Seul un personnage m’a déçu, mais pas de spoil, je vous laisse trouver de qui il s’agit !
Kay est donc une contrebandière en devenir, mais ce n’est ni une Jedi, c’est juste une habitante de la galaxie. Armée de son blaster et accompagnée de Nix, c’est elle que vous contrôlerez. Kay se comportera comme un personnage classique de jeu d’action, on ne va pas s’étendre davantage à ce sujet. Cependant, Nix vous permettra de réaliser plein d’actions qui vous permettront d’avancer comme ouvrir une porte avec un générateur que vous pourrez détruire, ou alimenter. Mais aussi voler des objets ou distraire les ennemis. Car oui, Star Wars Outlaws possède des phases d’infiltration. Et ces phases sont extrêmement punitives et frustrantes car la moindre alerte est synonyme de retour au dernier checkpoint. Encore plus quand on sait que des fois l’IA est aux fraises et vous cherchera alors qu’il n’y a rien leur indiquant votre position. Et même si Kay aura de nouvelles capacités comme un blaster électrique mais aussi une jauge d’adrénaline, vous permettant d’éliminer une personne allant déclencher l’alerte, cela reste une humaine lambda et donc assez fragile. Il faudra donc faire attention à sa vie et utiliser les fioles de bacta à bon escient. Vous allez aussi devoir pirater des ordinateurs ou pirater des portes, les deux donnant lieu à des mini jeux, le premier ressemblant à du mastermind, et l’autre à un jeu de rythme ou il faudra être synchro avec les rythmes des bips pour ouvrir la porte !
Encore une fois, vers la fin du jeu, j’ai laissé tomber par moment l’infiltration pour foncer dans le tas, et même si cela fonctionne, et les combats sont assez dynamiques, ce n’est pas comme ça que le jeu est pensé. Kay deviendra quand même assez facile à prendre en main. A côté de tout ça, vous aurez des mini jeux sur borne d’arcade mais aussi le Sabaac, le jeu de cartes de cette galaxie lointaine.
Comme dit précédemment, vous aurez aussi un speeder (une moto antigravité) et le Trailblazer pour vous déplacer. Autant les sensations en vol sont bonnes et les combats spatiaux sont agréables, bien qu’un peu trop simple, autant la conduite en speeder peut être chaotique. Parce que même s’il est maniable, le jeu fait un peu de clipping sur PS5, et par conséquent on se prend des obstacles, qui éjecteront notre héroïne. Combien de vol plané parce que vous aurez percuté un obstacle un peu trop vite vous prendrez vous, combien de bugs de collision vous aurez en déplacement rapide ? Le jeu souffre évidemment du syndrome du bug à la Bethesda et c’est parfois dommage.
L’accent est aussi mis sur les différents syndicats, avec qui vous entretiendrez des relations, bonnes ou mauvaises. Quand elles sont bonnes, vous pourrez acheter des objets moins chers et explorer leurs bases sans être dérangés. Mais quand elles sont mauvaises, ils vous poursuivront à vue et vous enverront de temps en temps des ennemis pour vous tuer, tout comme les marchands refuseront de vous vendre des objets. Vous pourrez enfin lors des missions être une criminelle jusqu’au bout, et décider de doubler ou non le syndicat qui vous a confié cette mission, vous permettant de garder des objets supplémentaires pour le profit, ou de respecter votre part du contrat. Bien que les choix soient simples (syndicat 1 ou 2), leur présence est appréciable !
Tout cet ensemble fait d’Outlaws un jeu complet, plaisant avec plein de choses et de façons de faire différentes, et on prend du plaisir parce que ça reste simple, hormis les phases d’infiltration, et cela nous renforce dans l’immersion, nous donnant l’impression d’être devant un nouveau spin off de la saga cinématographique. Encore une fois, les développeurs ont fait un travail incroyable pour respecter l’œuvre et on sent qu’ils aiment très fort la saga de Lucas !
Pour venir à bout de la trame principale, comptez entre 20 et 25 heures selon le mode de difficulté. Mais a côté de ça, vous avez 3 planètes à explorer, et même si Kijimi est petite, vous pourrez doubler voir même tripler la durée de vie de l’histoire pour en faire le tour. Car vous en aurez des choses à faire : entre les différents défis des experts, les quêtes, les chasses au trésor et les évènements aléatoires, vous avez beaucoup de contenu qui vous attend ! Si vous n’êtes pas en train de tirer sur les Impériaux de manière gratuite, juste pour atteindre le niveau de recherche maximal et vous frotter à ce qui vous attendra ! Le contenu est clairement dantesque avec des quêtes qui vous raviront et vous feront parfois sourire, et franchement, respect pour avoir mis autant de contenu dedans ! Même si la rejouabilité n’est pas forcément au rendez-vous, vous aurez de quoi faire !
Star Wars Outlaws est certes perfectible dans son gameplay et son intelligence artificielle, puisqu’il souffre du défaut du monde ouvert digne des jeux Bethesda. Cependant, pour nuancer le tout, il restera la meilleure approche que l’on puisse faire dans l’univers de George Lucas qui ne se focalise pas uniquement sur l’éternel combat du bien et du mal, des Jedi contre les Sith, mais juste l’histoire d’une personne qui n’a pas eu trop de chance et qui essaye de survivre dans cette galaxie hostile en mentant et utilisant ses talents.
Avec différentes planètes que l’on peut explorer, des stations spatiales dans lesquelles on peut faire de la contrebande ou jouer au Sabacc, le jeu d’Ubisoft nous propose énormément d’options et le tout reste crédible au sein du contexte actuel de la galaxie en utilisant le contexte canon que l’on a pu voir ou lire dans d’autres médias ! Maintenant, pour conclure, on peut définir trois types de personnes :
- Celle qui est un fan hardcore de l’univers (comme moi), qui y verra un jeu historiquement crédible et qui prendra plaisir à faire un jeu d’action, en choisissant son allégeance et en croisant des personnages de la série, et en notant tous les petits détails montrant la recherche de l’équipe derrière le jeu. (Note : Bravo, franchement encore bravo pour le travail accompli)
- Celle qui connaît l’univers mais n’a pas tout lu ou vu, qui verra une période non traitée par les films par le biais et qui pourra se poser des questions sur certains personnages ou syndicats et qui prendra néanmoins du plaisir à visiter certaines planètes et à découvrir l’histoire du jeu.
- Celle qui ne connaît pas, et qui s’en fiche et qui verra un jeu d’action infiltration classique et complet mais efficace dans un univers de science-fiction cohérent avec différentes factions.
Voila, sur ce, je repars dans le Trailblazer effectuer les dernières quêtes secondaires en attendant les extensions du jeu qui sortiront prochainement ! Que la Force soit avec vous !
Article rédigé par Bloblor
Commenter cet article