Emio, l’homme au sourire est un visual novel mature qui nous plonge dans une histoire relativement longue avec un design d’exception. J’insiste sur le mature car déjà il est classé 18+ et qu’ensuite c’est vraiment une narration “adulte”.

Comme tout visual novel, Emio nous plonge dans un univers graphique très soigné avec des personnages détaillés et aux traits très fins. Fait étrange en jouant à ce jeu je n’ai pas pu m’empêcher de penser tout le long à la série des Judgment (séquelle de la série Yakuza). Il est vrai que l’on retrouve des similitudes dans le fonctionnement de la justice/police au japon. De fait, j’ai souvent identifié rapidement les contextes, les lieux, les rôles.

A priori, ce titre est la troisième volet d’une série que je ne connaissais absolument pas, mais je suis ravie d’avoir pu m’y plonger !

J’avoue qu’il faut s’accrocher pour deux raisons. La première raison, c’est que le jeu est d’une noirceur impressionnante, car les développeurs vont rarement explorer ces chemins dans les jeux narratifs. Sans doute parce qu’ils laissent une place plus forte à l’imagination qu’un jeu 3D “classique”. La seconde raison c’est que le titre est complexe, l’intrigue touche à la psychologie, ce n’est pas un petit délinquant que l’on traque.

Sans spoiler, je peux vous dire que l’objectif est de conduire une enquête visant à résoudre le meurtre d’un garçon. Mais plus vous tirez les fils et plus vous découvrez un enchevêtrement de mystères. Et plus vous plonger dans les profondeurs de cette enquête plus vous trouverez des liens aussi sombres les uns que les autres. Et ce qui vous tiendra en haleine c’est la succession de rebondissements incroyables. Jonglant entre suspects et témoins le jeu nous perd en brouillant les pistes pour nous servir une trame d’exception.

Cette profondeur et cette noirceur ce n’est pas sans rappeler la série des Stein; Gate où l’espoir semble avoir disparu… Mais ici, il y a cette notion de justice et le sentiment quasi permanent de progresser en faisant, jour après jour le point sur l'évolution de l’enquête.

Je suis assez bluffée par toute cette génération de Visual Novel qui voit le jour. De plus en plus élaborés, avec de plus en plus de fonctionnalités et des scénarios de plus en plus poussés. Emio est dans cette veine avec une intrigue très sombre et réservé à un public averti…

En termes de gameplay on est sur un visual novel assez bien développé, avec des mécaniques avances que l’on ne retrouve pas dans tous les titres du genre. Il y a beaucoup de texte à lire et de nombreux éléments à prendre en compte, j’avoue que j’aurais adoré avoir un bloc note intégré pour pouvoir écrire ce qui me passe par la tête.

Le menu permettant de varier les actions est intéressant. Il s’agit d’une méthode contextuelle assez peu utilisée finalement dans les VN mais qui prend tout son sens ici. Car même si les actions semblent assez limitées, elles vont avoir une importance. On retrouve des mécaniques de vieux jeux d’exploration sur PC mais avec un environnement graphique bien plus abouti et des textes plus riches. Toutes ces mécaniques ne sont pas là pour faire beau et apporte vraiment quelque chose. Il pourra être sage de faire et refaire certaines actions (je n’en dis pas plus…) la persévérance peut être utile… Bref, tout cela vient enrichir la narration est c’est un pur bonheur. On a le sentiment d’être utile à l’histoire ce qui, avouons le, n’est pas toujours le cas dans les Visual Novel.

C’est un must have… Peut être un peu ardu pour débuter dans le genre mais assurément un excellent titre. Et je ne vous raconte pas le tour de force de parler du jeu sans spoiler quoique ce soit !

Article rédigé par Mlle_Krikri