[Test] Xuan Yuan Sword: Mists Beyond the Mountains
Xuan Yuan Sword est un RPG chinois dans une Europe dont l'époque uchronique semble à mi-chemin entre le moyen-âge et la renaissance… qui mélange des castes de tous pays dans un méli-mélo totalement improbable. Et pourtant, tout cela apparait dans un ensemble cohérent, formant un monde totalement attachant. J’ai lu quelques avis sur le jeu avant de me le procurer et j’ai vu des réaction très violentes alors que pourtant Xuan Yuan est une petite merveille. Considérez l’uchronie plutôt que la méconnaissance culturelle… Ca évitera de jeter des pierres à ce jeu plus profond qu’il n’y parait. On ne le fait pas pour les Fallout, je ne vois pas pourquoi on le ferait ici…
Xuan Yuan Sword, au delà de son titre imprononçable, nous plonge dans l’histoire prenante d’un monde totalement inspiré du monde réel. RPG en 2D on sent l’influence Secret of Mana / Chrono Trigger avec un petit côté Final Fantasy en prime pour les mécaniques le tout saupoudré de Ni No Kuni à un détail près c’est que c’est assez beau.
Graphiquement XY est très fin, les dessins sont assez surprenants, j’ai l’impression qu’il y a un certain mélange des genres. On voit que l’influence manga est importante sur certains personnages alors que sur d’autres on retrouve des traits et représentations typiquement européennes. Le style des illustrations est finalement assez baroque et illustre bien ce maelstrom improbable et pourtant réussi. Je dois dire que malgré cette différenciations dans les illustrations, tous les traits, tous les personnages, tous les montres, tous les décours sont extrêmement soignés. On sent la modélisation 3D avant l’aplatissage pour faire des décors 2D. Je dois bien dire que c’est assez perturbant tout ce mélange, mais c’est dans la même veine que l’histoire.
En fait ce n’est absolument pas ce à quoi je m’attendais. Je déteste aller voir ailleurs avant de rédiger mes articles mais il est des jeux, comme celui-ci où c’est difficile d'être catégorique. Honnêtement, je n’aime pas ce bouquet fleuri qui mélange tout, que ce soit les styles graphiques, l’histoire réelle ou les modes de jeu. Car je ne peux pas m’empêcher de me dire que soit les devs ont simplement voulu se faire plaisir en croisant et incluant tout ce qu’ils aimaient ou que soit ils ont fait le pire avec le meilleur de ce qu’ils ont vu ailleurs…
Visuellement, le jeu est très plaisant, malgré son côté dépareillés. Le souci c’est qu’on ne peut pas trop comparer du coup… Et après quelques heures à jouer en nomade, je suis passée sur la télé pour me rendre compte que finalement ce choix graphique ne me plait pas du tout… Mais après tout, c’est un RPG et l’essentiel c’est reste l’histoire, aussi décousue soit-elle. Du coup, j’ai vraiment essayé de me mettre dedans tout en pensant que les combats m’aideraient. Après quelques heures de jeu, j’ai fini par renoncer également à combattre, préférant utiliser le mode automatique. En effet, on fait du One-Shot quasi à coup sur. Dès lors, cela limite un peu le challenge… Après quelques midd-boss totalement inintéressant je me suis dit qu’on aurait un peu de challenge sur les gros méchants mais en fait, non… Le combat devient donc fastidieux et ont fini par craquer et les passer rapidement en automatique. Du moins au début. car par je ne sais quel artifice, le niveau de difficulté augmente de manière totalement injustifiée et injuste… Et là, on est dans l’irrationnel le plus total. A un moment, ce sont les ennemis (les boss principalement) qui One-Shot aléatoirement les membres du groupe. On pourrait s’attendre à ça sur un boss endgame pas au bout de 3 heures de jeu… et cela ira de pire en pire. Alors bien sûr, rien d'irrémédiable mais là encore on est dans une discordance incroyable. Pour autant, j’ai persisté car j’ai vraiment trouvé un intérêt à ce jeu. Ce qui est dommage, c’est que sur le long terme, tout ce “baroque” (désolée je n’ai pas d’autre mot pour qualifier le mélange) nuit au gameplay, il nuit à la compréhension et à l’esthétique globale du titre.
En fait, il faut oublier tout ce que l’on sait, sur la Renaissance, sur les Templiers, sur l’Europe, etc… parce que comme la traduction est limite-limite, on tente de se raccrocher à nos souvenirs, ce qu’on sait et c’est une très mauvaise idée. D’habitude, je me réjouis de voir débarquer des jeux d’Asie car n'étant pas tellement familière des légendes et plus globalement de cette culture, je me régale à chaque fois sans me demander si c’est cohérent… Ici c’est compliqué de faire ce pas de côté pour adoptera autre point de vue. Et finalement c’est ce qui m’a le plus empêcher de me plonger vraiment dans ce titre qui n’a rien de mauvais… Il faut arriver à faire abstraction de ce que l’on connait et ne pas chercher à faire de comparatif ou de rapprochement.
Vous l’aurez compris, la traduction n’est pas au niveau de ce qu’elle aurait mérité d'être. Finalement, je regrette de ne pas avoir appris le Mandarin. Cela m’aurait permis de mieux profiter de ce titre original, qui vient agrémenter le petit éventail de jeux d’Asie qui arrivent jusqu'à nous.
Article rédigé par Mlle_Krikri
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