[Test] Baldur's Gate 3
Baldur’s Gate a été un de mes jeux favoris pendant des années. Ce voyage dans les Royaumes Oubliés a été une expérience qui marquera à jamais mon parcours vidéoludique. Il s’agissait d’un point and click permettant à l'époque de jouer en multi soit local soit distant… Je vous parle d’un temps où la norme était le modem 56k et où l’on payait à la minute pour aller sur internet… Après un Baldur’s Gate 2 réussi, Il y a eu de nombreuses reprises et portages plus où moins ratés (ou réussis, c’est selon). Mais j’avoue que je n’aurais jamais espéré réellement voir naitre un Baldur’s Gate 3…
RPG basé sur le jeu de rôles Donjons et Dragons, Baldur’s Gate (nom d’une ville portuaire célèbre) se présente sous la forme soit d’un point and click (clin d’oeil à la mécanique d’origine) soit comme un JDR à la troisième personne. Vous prenez, suite à une introduction épique (et d’une beauté sans nom…) le contrôle du personnage que vous avez façonné jusqu'à ses parties intimes… (façon Cyberpunk 2077). Le jeu est dans présenté dans une sorte de 3D isométrique qui vous permet de choisir une vue old school de haut comme BG premier du nom (avec le point and click c’est parfait) où, plus immersif, une vue à la The Witcher.
La particularité du jeu que j’ai testé sur PS5, c’est que vous pouvez à la fois jouer en local, en ligne et en solo sur la même partie. C’est à dire qu'à tout moment vous pouvez jouer avec vos amis. Cela n’a pas de prix, surtout le coop local sur le même canapé… Je voulais le souligner. D’ailleurs à propos du coop en ligne, il y a quelques éléments de gameplay qui m’ont vraiment séduite, notamment la possibilité de ne pas partager toutes les cinématiques avec les autres joueurs. En effet, les évènements peuvent être privé (à votre convenance) ou non. Ce qui peut donner un peu de piquant à l’aventure car certains choix pourraient ne pas plaire à tout le monde, mais je ne peux/veux pas en dire plus sous peine de spoiler un peu trop votre expérience de jeu.
En parlant de gameplay, j’ai été agréablement surprise par le système de jet de dés comme dans une vraie partie de jeu de rôle. Baldur’s Gate 3 a vraiment misé sur cette ambiance narrative avec une voix off (alors avec des sous-titres pour nous les français car la voix est en anglais…). Pour autant cette expérience de lancer de dés est vraiment géniale, on y voit les bonus inhérents à notre classe et éventuellement aux supports pouvant être accordés par nos compagnons (généralement le 1d4 classique de la bénédiction du Clerc). On comprend un peu mieux la feuille de personnage. Par contre, j’avoue que la gestion de l’inventaire est un peu bizarre. J’ai vraiment eu du mal à comprendre le fonctionnement… Tout comme le leveling, j’ai été assez confuse de ne pas comprendre immédiatement comment fonctionnait la prise de niveau malgré un didacticiel très présent…
Pour autant toute l’interface est bien pensée. Ce ne sont pas des commandes habituelles mais le mappage des boutons de la manette est tout de même réussi. D’un côté on peut choisir le personnage à contrôler parmi tous les membres du groupe présents (ou se concentrer sur notre personnage principal) et de l’autre côté on peut choisir ses actions qui vont, bien entendu dépendre de la classe du personnage qui agit.
Vous l’aurez compris, dès les premières minutes, on contrôle un groupe de personnages, avec en tête de liste le personnage principal, celui que vous avez façonné au début du jeu (à noter que l’on construit également son gardien, je vous garde la surprise pour le reste…). Donc, en phase exploratoire, on contrôle donc notre héros ou un personnage au choix qui peut s’avérer utile en fonction de ses aptitudes. Je pense en particulier au Roublard qui peut détecter les pièges, crocheter les serrures (le plus courant)… Soit on se déplace à la manette et au stick comme dans un jeu standard soit on bascule en mode point and click. Lorsque la situation de vient dangereuse où qu’un ennemi apparait avec des intentions hostiles, le jeu passe en mode tour par tour. Une ligne de temps apparait en haut de l'écran avec l’ordre d’action de toutes les parties prenante au combat. Cette mécanique vous amène à choisir les actions de chacun des protagonistes de votre groupe (calculé en fonction du score d’initiative, je présume, comme dans le vrai JDR papier). Au début, on tâtonne sur le premier combat un peu car, vous avez des actions rapides, des actions par menu contextuel et la roue complète de toutes les actions possibles. Mais on prend très vite le pli et on attend le prochain affrontement avec impatience.
Le gameplay est donc une grande réussite. C’est à mon sens le meilleur de tous les gameplay développés sur cette licence. Exit la liste d’icone en bas dans la barre de sort… désormais tout est accessible par une simple commande selon nos envies et le contexte. Les phases d’exploration du monde sont elles aussi très intéressantes, et le jeu avec le mode de vue ou la bascule entre les différents mode de déplacement prend tout son sens. Les maps sont assez grande et magnifiquement designées. J’ai été émerveillée par ces vues de structures gigantesques… A noter d’ailleurs que contrairement aux précédents opus, la carte ne se limite pas à un seul plan, vous pouvez monter, escalader, sauter, tomber… pour atteindre des niveaux plus élevés ou plus bas. D’ailleurs des sorts sont associés à certaines actions et sans eux il sera impossible d’atteindre certains endroits. Alors ce n’est pas bloquant, cela fait partie de l’exploration classique de Donjons et Dragons. Ainsi, vous pourrez passer à côté de coffres verrouillés car vous ne disposez pas de la compétence pour l’ouvrir (ou simplement échouer à votre jet de dés). Cela fait partie du jeu et c’est parfaitement intégré au gameplay.
L’ambiance musicale est fabuleuse avec une musique envoutante et toujours adapté aux circonstances. Même si je dois dire que j’ai tellement été absorbée par la partie, son histoire et sa formidable jouabilité, je n’ai pas pu m’empêcher de m’arrêter pour observer le monde… Je vais vous faire confidence. C’est ce que je m’attendais à faire dans Starfield, c’est ce que je rêvais de faire dans Starfield. Me poser là et contempler la beauté de ce qui a été mis en scène pour moi. Et au termes de 31 heures de jeu, je ne l’ai jamais fait contrairement à ce qu’on nous avait promis depuis plusieurs années. Dans Baldur’s Gate 3, je n’ai pas cessé de m’arrêter pour admirer le level-design et la beauté des décors… La beauté des textures, les modélisations des personnages… Alors oui, les jeux ne sont pas comparables. Mais la magie a bel et bien opéré avec Baldur’s Gate 3.
Je ne pensais pas que ce retour sur la Côte des épées me toucherait à ce point. Le soin apporté dans la création de chaque personnage est incroyable. J’ai fait le choix de jouer mon personnage mais on peut commencer la partie avec un prétiré. Et chaque prétiré (appelé à être membre de votre groupe plus tard) dispose d’une histoire propre, d’une profondeur, d’un background comme un dit en JDR vraiment poussé et bien pensé. C’est d’ailleurs pour cette raison que chacune de nos actions doit être mesurée et c’est aussi pour cette raison qu’il peut être important dans un jeu multi de garder certaines choses secrètes. Au vu de certaines actions, je dois bien reconnaitre que j’ai été surprise de voir la violence qui découlent de certains choix. Pensant faire le bon choix sur l’instant, j’ai eu la surprise de voir que la réponse n'était pas forcément aussi simple que je l’avais envisagé…
La relation entre les membres du groupe est très importante. Il y a d’ailleurs une mécanique nouvelle qui est mise en avant. C’est le campement. Ce n’est pas simplement une manière de récupérer magie et points de vie (ce qu’on peut faire avec un repos rapide) c’est aussi une façon de cultiver sa relation avec les autres personnages. Ce qui peut également conduire à des situations assez “matures”. Il y a d’ailleurs une alerte au début du jeu sur le contenu pour adultes. Je n’ai pas encore pu expérimenter pour ma part mais je pense que choisir les détails de l’appareil génital de mon personnage doit avoir une utilité, LOL.
Tout ces éléments, rendent chaque partie unique et ça aussi, c’est assez formidable. Je dois reconnaitre qu’alors même que je n’ai qu’une dizaine d’heures de jeu derrière moi, j’ai déjà envie de recommencer une partie pour voir les conséquences de choix que j’aurais pu faire autrement… Bref, vous l’aurez compris, ce jeu m’a complètement rendue accro ! Dans Baldur’s Gate 3 tout est pensé pour que vous ayez envie d’y revenir. Rien que les combats et la multiplicité de manière de les conduire fait qu’on ne revivra jamais le même affrontement, les possibilités tactiques sont infinies… C’est assez formidable et pour autant, il n’y a pas de mécanique addictive façon Diablo. Ici, pas de course au loot. C’est simplement une belle et longue aventure. Je crois que c’est la première fois que je vois un JDR aussi fidèlement retranscrit en jeu vidéo (Hormis Shadowrun peut être…).
Mon seul regret est ce doublage anglais. Les premiers Baldur’s Gate étaient en doublés en français et j’attendais sincèrement la même chose ici. Ceci étant on se souvient tous du “Par le Marteau de Moradin” et de la voix agaçante d’Imoen… Ce qui m’amène à dire quelques mots sur les dialogues. Si comme moi vous avez touchez à un peu au mode créatif de Neverwinter Nights et en particulier à l'éditeur de dialogues vous comprendrez aisément tout le travail colossal, gigantesque et énormissime qui a été fait autour des dialogues. Les multitudes de choix et variations découlant de vos aptitudes et de votre parcours (mais également du déroulé de la conversation) font que Baldur’s Gate 3 embarque des milliers de lignes de texte. Alors forcément comme le doublage est en anglais cela oblige à lire avec attention et surtout à ne pas passer trop vite toutes les discussions sous peine de valider un mauvais choix… Il faut peser chaque mot. L’emploi du mot juste avec la bonne personne est important voire capital.
Franchement quand je vois tout cela, je me dis qu’on vit une époque formidable. Ce jeu est tout bonnement extraordinaire. Il embarque tout ce que j’aime dans un JDR… Il y a quelques points noirs comme la gestion de l’inventaire (mais je crois que c’est le cas de beaucoup de jeu aussi) et le doublage anglais (oui je sais je me répète mais ça, ça me contrarie un peu, lol) mais tout le reste est parfaitement pensé, dosé et fait pour le plaisir des joueurs. Intuitif et passionnant Baldur’s Gate 3 vient de rejoindre le Panthéon de mes jeux. Je suis in love.
Article rédigé par Mlle_Krikri
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