Loop8 est le plus incroyable des Visual Novel que j’ai eu la chance de tester. Très axé animé (avec des éléments animés justement) laissant à penser que l’on regarde un film et non plus des écrans statiques comme dans un VN classique. Plus encore, ce Loop8 intègre des éléments de gameplay particulièrement notables tels que des déplacements (en 3D) et des combats dynamiques. Est-ce le VN ultime que j’attendais ? Voyons ça !

On incarne Nini, un jeune homme qui vit dans un monde post apocalyptique ravagé par les Kegais, des créatures gigantesques façon Godzilla comme les japonais les affectionnent tant. En réalité, il vit sur une station spatiale loin de ce chaos… Malheureusement, il devra descendre sur terre et là, il arrive dans le village d'Ashihara un lieu somme toute assez normal, presque épargné par les attaques de monstres. Ceci étant, la population de ce village ne dépasse pas la douzaine d’individus…

Je dois reconnaitre que graphiquement c’est une surprise incroyable… Quand on lance un VN on sait très bien qu’on va devoir se taper des centaines (milliers) de lignes de dialogue. Ici, il y en a beaucoup moins, alors c’est sans doute lié au nombre limité de personne que l’on croise pour autant la narration est bien plus dynamiques et les scènes animées permettent de véhiculer davantage d'émotion que de simples textes. C’est un des points fort de Loop8 qui séduira à n’en pas douter les amateurs du genre ainsi (et c’est le plus important) que tout ceux qui n’ont jamais osé franchir le pas des romans visuels.

Graphiquement, les animations sont irréprochables et le passages entre la 2D animée et le cellshading est parfait. Surtout en ce qui concernent les combats. Les mouvements des personnages bien que manquant de fluidité sont pourtant magnifiques, assez proche de ce que l’on pourrait trouver dans un Dragon Quest mais en version moderne. Il y a beaucoup d’effets, les combats sont dynamiques.

Autre élément de gameplay : la mort n’est pas une fin (d’où le titre). En effet quel que soit l'étape à laquelle vous mourrez dans le jeu vous recommencerez l’histoire en conservant quelques bonus appréciables. Mais il faudra presque tout reconstruire notamment en termes de relations avec les différents protagonistes.

La gestion des relations est géniale et on comprend très vite qu’on ne peut pas être copain avec tout le monde. Cela donne un sens à la boucle qui se met en place à la première mort et permet de ne pas recommencer les mêmes erreurs (ou mauvais choix). Et c’est très motivant de recommencer car les personnages sont profonds, recherchés et très attrayants. Comme dans tous (ou presque) les VN on retrouve la notion d’activité et de temps qui passe en fonction de nos choix. Ainsi chaque choix de dialogue repose sur une double condition d'énergie et de “réputation” auprès de votre interlocuteur. Ainsi, il ne sera pas possible de faire ou dire toujours ce que l’on souhaite à l’instant T (c’est aussi l’intérêt des boucles). Cela permettra donc de faire naitre plusieurs relations et par la force des choses d’en détruire d’autres.

Concernant le scénario, j’avoue qu’au début on le perd un peu de vue la finalité et les ramifications de l’histoire font qu’on peut ne jamais refaire la même partie. Globalement après quelques “jours” de jeu on finit un peu par en oublier l’objectif final… C’est un rappel qui lors de la première partie vous mettra la pression en vous précisant qu’il ne vous reste plus que quelques jours avant la fin du monde… En fait j’ai mis du temps à comprendre qu’il était possible de refaire une itération et revenir en arrière. C’est après la première mort qu’on comprend réellement l’intérêt de la manœuvre. Alors certes cela peut sembler un lourd de se retaper tous les dialogues depuis le début. Ceci dit, les textes sont tous en français et c’est c’est appréciable, contrairement à tous les Stein;Like qui à la longue deviennent soporifiques.

Globalement, Loop8 est très accessible, en français et visuellement très attractif. Je le classe dans mon top 5 des romans visuels. C’est tellement rare de trouver autant d’innovations dans un même titre couplé à une bande son incroyablement belle et apaisante. Un pur bonheur qui vous occupera entre 17 et 30 heures selon vos choix et vos itérations.

Article rédigé par Mlle_Krikri