Forspoken, c’est le titre du jeu qui va passer à la moulinette aujourd’hui est un « petit jeu » fait par Luminous Productions, à qui l’on doit notamment Final Fantasy XV. Maintes et maintes fois décalé, le projet Athia (nom de développement du jeu), qui tourne sur le même moteur de jeu que Final Fantasy, est-il une réussite comme les premières bandes annonces l’ont suggérée, ou le grand nombre de reports aura-t-il eu raison du jeu et le rendra redondant et oubliable ?

Nous incarnons Frey Holland, une new yorkaise qui après bons nombres de déboires de justice et de problèmes de gang, se retrouve à la rue suite à l’incendie criminel de son squat. Suite à quelques péripéties, elle se retrouve propulsée dans le monde d’Athia et se rend compte que son bracelet, répondant au nom de Krav, lui parle et la dote de pouvoirs. Elle se rend ensuite dans la cité de Cipal ou elle est considérée comme un démon, car la Brume envahit le royaume et transforme les gens en monstres, mais Frey semble être immunisée contre cette épidémie. Et c’est maintenant après une bonne heure de jeu, que l’on peut presque se balader librement dans Cipal et découvrir le monde d’Athia !

Le début est LONG. Et POUSSIF. On a l’impression de se retrouver dans les cutscenes à rallonge de Metal Gear Solid. Et c’est dommage car ce rythme casse clairement la fluidité de progression du jeu. Les premières interactions entre Frey et Krav sont laborieuses (ce qui est normal en soi vu qu’ils ne se connaissent pas) mais surtout pas forcément nécessaires. Les phases d’infiltration, qui n’en sont pas sont également pénibles et lourdes. Et les dialogues sont vraiment mal fichus et rendent certains personnages détestables. Apparemment l’archétype de la New-Yorkaise est obligatoirement  une personne vulgaire et arrogante (même si cela cache un mal-être plus profond) et ne nous permet aucunement d’apprécier Frey, mais au contraire de préférer Krav à elle. Il y a certes des évolutions dans le comportement de notre héroïne au fur et à mesure des ses affrontements, mais elle reste cependant clairement peu appréciable, là où Aloy a un flegme incroyable et pouvait avoir une répartie extraordinaire !

Le monde d’Athia accuse le retard des années dues à l’utilisation du moteur de Final Fantasy XV. Attention, le jeu n’est pas moche, loin de là et certains effets visuels sont beaux et le jeu est fluide, c’est juste que l’on est sur un jeu qui aurait pu largement tourner sur PS4 Pro au lieu de la nouvelle génération. Le bestiaire et les environnements sont génériques au possible et même si ce n’est pas laid, on sent clairement un manque d’originalité dans leur diversité, en particulier pour les monstres transformés par la brume. Les personnages humains sont quant à eux relativement inexpressifs, en particulier Auden, qui semble dénuée de sentiments. On sent que tout a été mis sur le personnage de Frey, qui même si on en a déjà parlé, ne permet pas par son caractère de porter le jeu et de le rendre assez intéressant.

Au niveau sonore, le doublage français se défend très bien et est très qualitatif, même si comme dit précédemment, les personnages sont un peu fades dans leur comportement et leurs mimiques visibles. Les musiques quant à elles de qualité avec un Bear McCreary(The Walking Dead) et un Garry Schyman (Bioshock) inspirés pour donner vie musicalement à Athia !

Dans Forspoken, nous avons affaire ici à un jeu d’action aventure en monde ouvert des plus classiques, ressemblant à n’importe quel autre jeu du genre, dans lequel vous allez avancer, explorer, crafter, analyser vos environnements alentours et améliorer Frey et ses capacités ou tenues, ou même des vernis renforçant certaines statistiques. Vous aurez des mini labyrinthes à explorer mais aussi des défis vous permettant de récupérer de nouvelles tenues ou capacités. Les combats sont assez répétitifs en début de jeu, et un peu plus variés au fur et à mesure que l’on récupère de nouvelles capacités et sorts. Vous allez utiliser une sorte de course intitulée Parkour (On vous voit les fans de The Office) pour avancer plus vite et grimper aux murs. Ceci utilisera votre jauge d’endurance et il faudra se reposer pour que Krav puisse la régénérer. Tout comme le système de combat. Vous allez spammer les différents sorts en fonction de votre style de jeu, et maintenir le bouton Rond enfoncé pour esquiver 80% des attaques, en sachant que Krav vous permettra d’encaisser certains coups avant de vous envoyer au tapis. Alors c’est peut-être stylé et ultra dynamique, mais ça n’en rend pas pour autant le jeu sympathique. Les combats sont vraiment redondants, voire même brouillons et on spammera juste les attaques pour que les ennemis trépassent et que l’on puisse reprendre notre périple.

Il vous faudra une bonne quinzaine d’heures pour venir à bout de Forspoken afin de connaître la destinée de Frey ! Sachant qu’il y a quelques quêtes secondaires et de nombreux points d’intérêts à visiter, nous arrivons à une durée de vie plutôt correcte d’une trentaine d’heures pour faire le tour complet du jeu, ce qui reste relativement correct et ce malgré le prix assez élevé du titre !

En résumé, Forspoken est un jeu correct, qui ne marquera malheureusement pas les esprits de par son histoire peu prenante et son héroïne qui manque de charisme, mais aussi par son gameplay trop simpliste et répétitif. Cependant, tout n’est pas non plus à jeter dans le titre et on a eu bien pire ces derniers temps. Le jeu de Luminous Productions vous permettra néanmoins quand même de vous faire passer le temps dans le vaste monde d’Athia, bien qu’il soit générique au possible. Mais petit conseil : ne l’achetez clairement pas au prix proposé, bien trop élevé pour le rapport qualité prix du soft.

Article rédigé par Bloblor