Grimmwood se présente comme un jeu de gestion de village en mode coopératif particulièrement intelligent et ardu. En effet, son interface se démarque par une représentation graphique d’un village médiéval bordé d’une clôture de bois (et de douves) le tout agrémenté d’une interface lisible et claire.

Le parti pris graphique n’appellera de ma part aucune observation si ce n’est que j’aime bien. C’est très subjectif, mais cela véhicule un sentiment d’insécurité et danger omniprésent qui donne tout son sens au jeu.

En résumé vous incarnez un villageois lambda. Et votre objectif est de survivre à une attaque imminente (en fin de journée réelle) et pour ce faire, vous devrez vous organiser entre villageois et renforcer les défenses du village, de vos maisons…

Afin d’arriver à ce but quotidien, vous devrez utiliser tout ce que vous offre l’interface comme outils communautaires, un système de consignes de groupe, un chat et un log. Sans oublier bien évidemment le recensement des villageois.

La défense s’organise de plusieurs manières. Certes vous pouvez vous la jouer solo mais au risque de vous faire exclure du village ou la jouer totalement collaboratif au risque de mourir à la fin de la journée.

Les actions du joueur dépendent de son nombre de points disponibles à la manière de Fallout premier du nom. Vous pouvez, au prix de points décider de vous déplacer autour de votre village et d’explorer une carte tapissée d’hexagones. A l’intérieur de chaque hexagone vous pourrez, là encore en échange d’une partie de votre capital de points découvrir de nouveaux endroits intéressants. Généralement des spots de ressources, que ce soit de la nourriture ou des matières premières. Ce peut être également des loots, cachés dans des structures ou des éléments de décors…

Vous avez donc la possibilité d’aller explorer assez loin, mais généralement c’est un voyage sans retour, enfin… sans retour immédiat. Bien évidemment vous pouvez tomber sur des ennemis plus ou moins dangereux. Vous avez également la possibilité de vous déplacer furtivement au prix de points supplémentaires. C’est alors que la gestion de votre inventaire devient stratégique. Si vous vous engagez dans la voie de l’exploration afin de rapporter des ressources à votre communauté, vous devrez vous équiper en outil, nécessaire de survie et éventuellement potions (surtout celles permettant de regagner des points d’action. Mais attention, vous devrez rester vigilants sur deux aspects omniprésents dans le jeu. La capacité de votre inventaire d’une part et votre investissement dans le groupe d’autre part…

Vous l’aurez compris votre capital de point descend à vue d’œil mais c’est dans l’unique but de favoriser la coopération entre joueurs habitant le village. Et cela fonctionne. Alors certes il existe des artifices pour accélérer la récupération de points (sachant que l’on en récupère 1 toutes les 5 minutes) avec des potions prévues à cet effet, le repos, la méditation et la nourriture dans la limite de ce que peux contenir votre estomac. A défaut, vous vous rendrez malade et donc vous serez moins performant.

Et si vous êtes moins performant ou si vous piochez trop dans les réserves communes sans participer à l’effort collectif, vous risquez l’exclusion. Un vote peut être déclenché à votre encontre et là ce n’est pas la joie ! Vous pouvez, à la fin de la journée vous retrouver banni de la communauté.

Le concept de survie en visant l’équilibre entre le personnel et la communauté (via la gestion des inventaires, de la maison et du village) permet une expérience de jeu assez distrayante et assez rarement exploitée. Vous pouvez vous retrouver en difficulté rapidement dans ce jeu mais globalement les communautés sont assez solidaires.

Et vous allez me dire… « c’est tout » ? Et bien non car vient la nuit… et l’attaque des ennemis… Les choix tout au long de la journée sont véritablement stratégiques, il faudra tout au long de votre session de jeu anticiper et servir au mieux la communauté pour assurer sa survie car c’est bien de cela qu’il s’agit. Pour ce faire, vous pourrez choisir de sacrifier vos points et ressources propres pour préparer les défenses, augmenter la résistance de la porte, du mur d’enceinte ou créer des douves… mais vous pourrez également intégrer la garde pour la nuit, mais au risque naturellement d’être blessé voir tué… Dans ce jeu, il est inutile de vous attacher à votre personnage car vous pourrez potentiellement y passer tous les jours selon les contextes et situations… Si trop de joueurs piochent trop dans les ressources… si trop de joueurs sont partis explorer et que plus personne n’assure la défense… si trop de joueurs sont faibles… Bref, c’est la loi du plus fort, c’est la sélection naturelle.

Tout au long de ma partie, je me suis dit que j’avais l’impression de jouer à Walking Dead. Où du moins qu’on pourrait totalement redessiner le jeu façon TWD.

C’est alors que vient le temps de la bataille… Le résumé de la bataille lorsque vous vous connectez le lendemain peut être sans appel… Si vous survivez, vous devrez participer de nouveau à l’effort collectif le jour 2 pour renforcer les défenses du village, réparer ce qui a été détruit (Murs, protections, portes, vous soigner… Bref, être prêt pour l’attaque du jour 2 et ainsi de suite, jusqu’à ce que vous mourriez… Y’a-t-il une fin ? Je ne saurais dire avec exactitude… tout ce que je peux affirmer avec certitude c’est que ce jeu est excellent, car même avec une mort non souhaitée, vous avez toujours envie de recommencer.

Très addictif, Grimmwood est novateur et porteur d’un concept habituellement repris assorti d’une boutique afin d’acheter de l’énergie. Ici c’est autre chose, c’est plus stratégique, plus violent et surtout emprunt d’une coopération sans faille. Et encore, je n’ai pas exploré toutes les possibilités, toutes les actions disponibles, ce n’est qu’un petit panel pour débutant que je vous livre ici… Quoiqu’il en soit, c’’est vraiment une belle réussite…

Article rédigé par Mlle_Krikri