[Test] Lucky Hunter

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[Test] Lucky Hunter

Le jeu Lucky Hunter se présente comme un mélange élégant entre roguelite, deck-builder et auto-battler, où le joueur, en tant que chasseur, arpente une carte générée procéduralement, choisit des relais, achète des pièces et des artefacts, puis assiste aux combats menés automatiquement. On met en place une stratégie, on choisit des améliorations, puis le « plateau » s’exécute, fusionnant des unités identiques en versions plus puissantes, déclenchant des synergies, avant que l’adversaire ne réplique. Cette structure met l’accent sur la préparation et l’anticipation plutôt que sur la micro-gestion en temps réel.

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La boucle de jeu est conçue pour être engageante : chaque run offre un nouveau chemin, de nouveaux nœuds à visiter, des choix à faire (alliés, reliques, boutiques), et la perspective de construire un deck de plus en plus puissant au fil des tentatives. Le système de pièces (plus de cent pièces différentes) et d’artefacts (également un grand nombre) donne une profondeur solide à cet aspect « collection », et le fait que les pièces se combinent automatiquement lorsqu’elles sont adjacentes attire l’œil et procure une vraie satisfaction visuelle et ludique lorsqu’un combo fonctionne harmonieusement. Sur ce plan, Lucky Hunter excelle : on ressent rapidement que les décisions comptent, que l’architecture du deck fait la différence, et le fait de gagner une run après avoir bien assemblé ses synergies est gratifiant.

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D’un point de vue mécanique cependant, ce n’est pas sans compromis . Le facteur aléatoire est fortement présent : la nature des nœuds visités, leur ordre, la disponibilité des artefacts ou des pièces, tout cela peut rendre certaines parties bien plus aisées que d’autres. Si dans un bon run tout s’aligne, le jeu brille, mais dans le cas contraire, on peut sentir un mur invisible se dresser. De plus, bien que les combats automatiques soient un choix de design pertinent pour focaliser sur la stratégie, il arrive que certains affrontements pingent un peu en longueur, notamment quand les ennemis ont beaucoup de points de vie et que le plateau devient large. Le rythme peut alors pâtir d’un sentiment d’attente plus que d’interaction.

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Sur le plan visuel et sonore, Lucky Hunter adopte une approche fonctionnelle et lisible. L’univers narratif est posé - un chasseur part affronter un roi démoniaque après que le monde ait été ravagé - mais il reste assez léger et peu exploité dans son potentiel de mise en scène. Les graphismes sont clairs, le système d’information ergonomique, mais on ne peut pas dire que le titre vise à émerveiller visuellement : l’identité artistique est correcte, sans fioritures spectaculaires. De la même manière, la bande son est honnête, mais ne se démarque pas de façon remarquable. Cela dit, cette sobriété n’est pas nécessairement un défaut majeur si l’on évalue le jeu pour ce qu’il est : un système bien calibré pour les amateurs de stratégie légère.

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En matière de progression et de rejouabilité, le titre s’en sort très bien. Chaque run offre la possibilité de débloquer de nouvelles pièces, de nouveaux artefacts, de nouvelles améliorations permanentes « méta », ce qui incite à relancer une partie, à apprendre de ses erreurs, à essayer de nouvelles combinaisons. Le sentiment d’évolution est réel, ce qui est essentiel dans un roguelite pour que l’intérêt perdure au-delà de quelques heures. Par ailleurs, le concept de « quelque minutes, puis encore une » est parfaitement respecté : on peut lancer une run rapide sans s’engager pour plusieurs heures, mais aussi décider d’aller plus loin quand la partie se met à fonctionner.

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Pour autant, ce modèle n’est pas exempt de réserves. La sensation de variété pourrait être renforcée : bien que les pièces et artefacts soient nombreux, le déroulé reste très similaire d’une partie à l’autre : même si la disposition des nœuds change, le schéma reste reconnaissable. Certains joueurs pourraient souhaiter plus de surprise, ou un récit ou un mode plus « campagne ». De plus, l’économie interne (coûts d’achat, rythme de progression) est parfois à ajuster : certains achats peuvent paraître coûteux, et la frustration de ne pas avoir accès aux bons objets ou d’être chanceux pour pouvoir avancer est un frein pour certains. 

[Test] Lucky Hunter

Au final, Lucky Hunter constitue une excellente alternative pour les amateurs de deck-builders et de roguelites qui cherchent un titre accessible mais profond, où la stratégie prime sur la technique d’exécution. Si vous appréciez l’idée de bâtir un moteur, de faire monter vos unités en puissance, de voir les nombres grimper et les fusions s’enchaîner, et que l’absence d’action directe ne vous rebute pas, alors vous trouverez là un jeu très satisfaisant. En revanche, si vous recherchez une aventure narrative forte, un visuel époustouflant ou une mécanique ultra-interactive, alors il faudra accepter quelques compromis. Pour ma part, j’en ressors convaincu par la qualité de la boucle et par l’envie de relancer une partie dès la fin d’une run.

 



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