Hotel Architect est un jeu de simulation et de gestion hôtelière développé par Pathos Interactive et édité par Wired Productions. Sorti en accès anticipé sur PC en mai 2025, il propose au joueur de concevoir, bâtir et exploiter des hôtels à travers le monde, en mêlant deux dimensions essentielles : l’architecture et la gestion opérationnelle. Le titre se distingue immédiatement par sa volonté de faire cohabiter ces deux aspects de manière cohérente, chaque décision de conception ayant des répercussions concrètes sur la gestion quotidienne de l’établissement. L’objectif n’est pas simplement d’ériger des bâtiments, mais de construire de véritables structures vivantes où le flux des clients, l’efficacité du personnel et la satisfaction globale s’entrecroisent pour former un écosystème hôtelier complet.

Le jeu repose sur une base de gameplay claire : il s’agit d’abord de concevoir l’architecture de son hôtel en partant d’une feuille blanche ou d’un bâtiment existant à rénover. L’outil de construction est accessible et précis, permettant de dessiner murs, cloisons, portes, fenêtres, escaliers et ascenseurs, tout en choisissant les matériaux, les sols et les revêtements muraux. La gestion verticale est pleinement intégrée, car les bâtiments s’étendent sur plusieurs étages, ce qui ouvre la porte à des conceptions complexes et réalistes. Cette liberté architecturale est renforcée par la possibilité de personnaliser les pièces et les espaces, qu’il s’agisse de chambres, de suites, de restaurants, de spas ou d’espaces communs. Chaque choix de disposition influe directement sur l’efficacité de l’établissement : des couloirs trop étroits peuvent créer des goulets d’étranglement, un ascenseur mal placé peut ralentir la circulation des clients, et un espace de services trop éloigné des chambres peut nuire à la satisfaction.

La construction seule ne suffit pas, car Hotel Architect pousse le joueur à s’investir dans l’exploitation quotidienne de son hôtel. La gestion du personnel occupe une place centrale : il faut recruter des employés adaptés à chaque tâche, organiser leurs horaires, prendre en compte leurs forces et leurs faiblesses, et veiller à maintenir un équilibre entre coût salarial et efficacité. Les opérations logistiques, comme l’approvisionnement en produits, l’entretien des installations, la propreté des chambres ou la maintenance des équipements, doivent également être surveillées de près. La moindre négligence peut avoir des conséquences sur la qualité du service, la réputation de l’établissement et, in fine, les revenus générés.

La clientèle, quant à elle, n’est pas homogène. Différents profils de visiteurs fréquentent l’hôtel, chacun avec des attentes et des comportements distincts. Certains recherchent le confort et les services haut de gamme, d’autres privilégient la rapidité ou la simplicité, et d’autres encore accordent de l’importance à la localisation ou à l’ambiance. Répondre à cette diversité nécessite de concevoir l’hôtel en tenant compte de ces besoins : proposer un spa ou un restaurant de prestige attirera une clientèle plus exigeante, tandis qu’un service efficace et rapide séduira davantage les voyageurs d’affaires. Cette variété ajoute une couche stratégique importante, car il ne suffit pas de remplir l’hôtel, il faut aussi cibler et satisfaire le bon public.

Le jeu introduit également un système d’évaluation régulier sous la forme de critiques qui visitent l’hôtel tous les deux jours dans le temps du jeu. Ces évaluations prennent en compte la qualité du design, le confort, les services offerts et la satisfaction générale des clients. Elles ne sont pas de simples notes symboliques : elles ont un impact concret sur la progression, puisqu’elles permettent d’obtenir des points d’amélioration ou de recherche. Ces points servent à débloquer de nouvelles fonctionnalités, du mobilier supplémentaire ou des options de personnalisation plus poussées, contribuant ainsi à enrichir progressivement les possibilités offertes au joueur. Cela crée une boucle de jeu motivante où chaque itération d’aménagement ou de service a un sens et une répercussion tangible.

La dimension économique est omniprésente. La gestion budgétaire est essentielle pour garantir la viabilité de l’établissement. Chaque décision a un coût : construction de nouvelles ailes, embauche de personnel supplémentaire, ajout de services, décoration des espaces. Il faut équilibrer les investissements entre dépenses immédiates et rentabilité future, tout en surveillant les coûts fixes comme les salaires et la maintenance. Le recours à l’emprunt peut parfois s’avérer nécessaire, mais il augmente le risque financier. Cette contrainte budgétaire donne une profondeur supplémentaire au jeu, car elle pousse à réfléchir à l’impact de chaque choix et à anticiper les conséquences économiques à moyen terme.

En termes de structure de progression, Hotel Architect propose deux grands modes. Le mode scénario, d’abord, vous place dans des situations précises avec des objectifs définis : atteindre un certain niveau de satisfaction client, accueillir un nombre donné de visiteurs ou générer un chiffre d’affaires cible. Ces scénarios sont situés dans différentes villes du monde, chacune avec ses particularités esthétiques et ses contraintes spécifiques, et ils permettent de débloquer de nouvelles options de jeu. Une fois les objectifs atteints, le mode bac à sable correspondant à la zone est débloqué. Dans ce mode, la créativité est totale : aucune contrainte d’objectifs ne vient limiter les choix, et il est possible d’expérimenter librement avec les outils et les mécaniques pour créer l’hôtel de ses rêves. Ce duo de modes offre un bon équilibre entre guidage structuré et liberté créative.

Visuellement, Hotel Architect adopte une direction artistique claire, colorée et chaleureuse. L’esthétique se veut lisible avant tout, favorisant une compréhension rapide de l’espace et des flux. Le style graphique, sans rechercher le photoréalisme, parvient à créer une atmosphère accueillante qui se prête bien à un jeu de simulation de ce type. L’interface, de son côté, est conçue pour être intuitive, bien qu’elle puisse encore gagner en fluidité. Certaines manipulations, comme la duplication d’éléments, la gestion simultanée de plusieurs objets ou l’organisation des menus, pourraient être simplifiées pour améliorer le confort de jeu. Ces ajustements relèvent toutefois du domaine du perfectionnement et sont fréquents dans les titres en accès anticipé.

Le contenu global du jeu reste pour l’instant limité, ce qui est attendu dans une version non définitive. Le nombre de scénarios et de localisations disponibles est restreint, tout comme la variété des événements qui ponctuent la partie. La progression, bien que structurée, pourrait gagner en intensité, notamment dans la phase intermédiaire, où les défis deviennent parfois plus prévisibles. L’ajout de nouveaux types de clients, de services ou d’événements spéciaux pourrait enrichir l’expérience et renouveler le défi. De même, certaines mécaniques gagneraient à être approfondies pour créer davantage d’interactions systémiques et renforcer la complexité de la gestion au fil de la croissance de l’hôtel.

Techniquement, le jeu est stable et fluide dans l’ensemble, avec des performances satisfaisantes pour un projet de cette ampleur. Quelques bugs subsistent, notamment au niveau du comportement de certains employés ou de petites incohérences dans le calcul des superficies, mais ils ne compromettent pas l’expérience globale. Ils sont par ailleurs susceptibles d’être corrigés rapidement à mesure que le développement avance. La base technique est solide, et l’optimisation du moteur permet de gérer des hôtels de grande taille sans ralentissements majeurs.

Dans son état actuel, Hotel Architect s’impose comme une simulation hôtelière ambitieuse et déjà aboutie sur ses fondations. La combinaison entre architecture libre et gestion approfondie fonctionne harmonieusement, et le joueur ressent constamment l’impact de ses choix, que ce soit dans l’aménagement des espaces ou dans les décisions économiques. Le système de critiques structure la progression de manière naturelle et incite à l’amélioration continue, tandis que la variété des clients force à réfléchir à des stratégies différenciées. L’ensemble est porté par une ambiance agréable et une présentation soignée, qui renforcent le plaisir de construire et de faire prospérer son établissement.

Certes, le jeu n’est pas exempt de limites. Le contenu pourrait être plus vaste, la progression plus dynamique et certains outils gagneraient en ergonomie. Mais ces éléments relèvent davantage de l’incomplétude naturelle d’un accès anticipé que de défauts structurels profonds. Ce qui est déjà présent constitue une base solide, plaisante et fonctionnelle, sur laquelle il est possible de bâtir un titre d’envergure dans le genre des simulations de gestion.

En définitive, Hotel Architect se distingue comme un jeu qui mêle habilement créativité architecturale et rigueur de gestion. Il offre au joueur une expérience complète où chaque détail compte, des choix esthétiques aux décisions stratégiques, et où l’hôtel n’est pas seulement un bâtiment, mais un organisme vivant en constante évolution. C’est un titre qui, dès aujourd’hui, peut captiver les amateurs de jeux de gestion, et qui a toutes les chances de devenir une référence du genre une fois son développement finalisé.