[Test] Zapling Bygone

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[Test] Zapling Bygone

Zapling Bygone est un jeu d’action-aventure de type Metroidvania, développé par un studio indépendant, dans lequel le joueur incarne une entité extraterrestre étrange, une sorte de parasite gluant qui appartient à un esprit collectif. Le monde dans lequel on évolue est un écosystème alien corrompu, dévasté par des expériences technologiques et biologiques ratées. L’objectif du protagoniste n’est pas simplement de survivre, mais de croître, d’évoluer, et de comprendre l’univers dans lequel il s’est échoué. Cette croissance s’effectue littéralement en absorbant les capacités et les souvenirs de ses ennemis, en portant leur crâne. Ce concept particulier devient la pierre angulaire du gameplay : chaque ennemi majeur, une fois vaincu, cède sa tête au joueur, qui gagne alors une nouvelle capacité et un fragment de mémoire visuelle représentant le passé de cette créature.

Le monde de Zapling Bygone se compose de plusieurs zones distinctes, appelées biomes, chacune ayant son propre style visuel, son architecture labyrinthique et ses règles de navigation. La progression dans ces zones est régie par un système d'exploration non linéaire, typique du genre Metroidvania. Le joueur est régulièrement confronté à des obstacles infranchissables jusqu’à ce qu’il acquière une capacité spécifique, ce qui le pousse à revenir en arrière, à explorer les chemins précédemment inaccessibles et à tirer profit de la carte interconnectée du monde. La carte, d’ailleurs, se dévoile progressivement à mesure que le joueur explore et vainc les gardiens de chaque biome. Cela pousse à l’attention, à la mémorisation spatiale et au repérage manuel, car les zones peuvent rester obscures et inexplorées tant que certaines conditions ne sont pas remplies.

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La mécanique de déplacement est singulière et impose au joueur d’apprendre un système de mouvement très organique. Le personnage dispose de sauts dont la hauteur dépend du temps de pression du bouton, ainsi que de la capacité à se coller aux murs, à dasher dans différentes directions ou à utiliser un grappin. Toutes ces actions ne sont pas disponibles dès le départ, mais s’obtiennent en portant de nouveaux crânes absorbés au fil de la progression. L’un des points clés du gameplay repose donc sur la fluidité d’enchaînement de ces actions, que ce soit pour franchir une série de plateformes, éviter des pièges ou fuir un boss dans une séquence scriptée. Cette fluidité demande une certaine maîtrise, car la précision du timing est souvent essentielle. Il ne s’agit pas d’un jeu de plateforme indulgent ; les erreurs sont rapidement sanctionnées, obligeant le joueur à recommencer certains segments parfois longs ou complexes.

Le système de combat repose sur des mécaniques relativement simples mais efficaces. Le joueur peut attaquer en mêlée avec des tentacules, et selon les capacités acquises, bénéficier d’attaques à distance, de projectiles ou de contres spéciaux. Chaque affrontement contre un boss constitue un véritable défi, autant en termes de réflexes que de mémorisation des patterns. Ces rencontres sont construites avec soin, chacune ayant sa propre identité visuelle, ses mécaniques propres et son rythme. À mesure que l’on absorbe ces ennemis, les pouvoirs gagnés ne se limitent pas à ouvrir de nouveaux chemins ; ils peuvent aussi transformer la façon dont on aborde les futurs combats. Le système de progression est renforcé par un arbre de mutations. Ces mutations sont des bonus passifs que l’on peut insérer dans les emplacements du crâne que l’on porte, chaque crâne disposant de son propre agencement. Cette mécanique permet une certaine personnalisation du style de jeu : un joueur pourra favoriser la vitesse ou la résistance, tandis qu’un autre privilégiera les dégâts ou la capacité de soin.

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L’un des éléments les plus notables du jeu est sa direction artistique. Zapling Bygone adopte un style en pixel art sombre, presque organique, qui contribue à instaurer une ambiance poisseuse, inquiétante, parfois même dérangeante. Le décor semble vivant, infesté, comme si chaque paroi du monde suintait ou respirait. Ce style visuel, très marqué, est renforcé par une palette de couleurs restreinte, jouant souvent sur des nuances de vert, de gris et de rouge. En parallèle, le jeu intègre une narration graphique sous forme de bandes dessinées, débloquées progressivement au fil de l’absorption de crânes. Ces planches, réalisées dans un style dessinée à la main, offrent une parenthèse narrative, introduisant une dimension plus psychologique au récit. Elles révèlent des fragments de mémoire liés au crâne en question, évoquant sa vie antérieure, ses traumas, ou sa perception du monde avant sa mort. Cela donne au jeu une identité hybride entre le body horror organique et la narration introspective.

Sur le plan sonore, Zapling Bygone mise sur une ambiance minimaliste mais ciblée. Les bruitages accentuent la nature gluante et tentaculaire du personnage : chaque déplacement s’accompagne de sons de succion ou de friction visqueuse. Les musiques sont discrètes, souvent réduites à des nappes ou des tonalités angoissantes, ce qui renforce l’atmosphère de solitude, de perdition et d’étrangeté qui règne dans ce monde alien. Le sound design est conçu pour maintenir un sentiment constant d’inconfort, de tension, et de mystère, sans pour autant devenir envahissant.

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La difficulté du jeu est marquée, mais jamais injuste. Elle réside principalement dans la précision des sauts, la connaissance du terrain et la mémorisation des patterns ennemis. Le joueur n’est jamais réellement tenu par la main. Il n’y a pas de tutoriels détaillés ni d’indications constantes à l’écran. C’est au joueur de découvrir les règles du monde, d’apprendre par l’échec et de s’adapter. Cela implique un certain engagement, une volonté de s’immerger pleinement dans l’univers sans chercher de raccourcis ni de conforts modernes. Cependant, malgré cette difficulté, le jeu reste accessible à qui prend le temps d’appréhender son rythme et ses mécaniques.

La durée de vie du jeu se situe dans une moyenne raisonnable pour le genre. Une première partie peut être bouclée en six à huit heures, en fonction de la capacité du joueur à s’adapter aux mécaniques. Le jeu offre également des modes supplémentaires qui augmentent la rejouabilité : un mode exploration avec toutes les capacités débloquées dès le départ, ou un mode aléatoire dans lequel les objets et ennemis sont repositionnés à chaque partie. Ces options offrent aux joueurs expérimentés de nouvelles façons de redécouvrir le monde, tout en ajoutant un challenge rafraîchissant. L’envie d’explorer toutes les zones, de débloquer toutes les mutations ou de collecter tous les fragments narratifs peut également rallonger l’expérience pour les plus complétionnistes.

[Test] Zapling Bygone

En définitive, Zapling Bygone est une œuvre atypique dans le paysage des Metroidvania. Il ne cherche pas à plaire à tout le monde, mais à offrir une expérience immersive, brutale, étrange et marquante. Son univers dérangeant, sa narration éclatée et son gameplay exigeant en font un jeu à forte personnalité. C’est une aventure dense, construite avec soin, qui demande une implication active du joueur. Ce n’est pas un jeu fait pour se détendre, mais pour plonger dans une atmosphère oppressante, où chaque progrès est mérité. Ceux qui acceptent cette immersion seront récompensés par un jeu court mais singulier, dont l’univers et les mécaniques laissent une empreinte durable.

 



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