[Test] Gex Trilogy

#Tests jeux PC , #Tests jeux PS4 , #Tests jeux PS5 , #Tests jeux Switch

[Test] Gex Trilogy

Le retour de Gex en 2025 sous la forme de cette compilation est à la fois une plongée nostalgique dans les années 90 et une occasion pour un nouveau public de découvrir l’un des personnages les plus atypiques du jeu de plateforme. Cette compilation regroupe les trois épisodes principaux de la série : Gex (1995), Gex: Enter the Gecko (1998) et Gex 3: Deep Cover Gecko (1999). Grâce au travail de Limited Run Games et à l'utilisation du Carbon Engine, les jeux sont restitués avec fidélité mais enrichis de fonctionnalités modernes qui permettent de gommer certaines frustrations de l’époque tout en conservant le charme original.

Dès le lancement, le joueur est accueilli par une interface simple et élégante, lui permettant de choisir entre les trois jeux proposés. Chaque titre est jouable dans son intégralité avec la possibilité d’activer ou non divers filtres graphiques, d’adapter le format d’affichage à l’écran moderne, d’utiliser des sauvegardes rapides, de revenir en arrière en cas d’erreur, ou encore de consulter une galerie bien fournie comprenant musiques, illustrations, vidéos publicitaires d’époque, ainsi qu’un entretien inédit avec Dana Gould, la voix originale du personnage principal. Tout cela témoigne d’un réel souci de conservation patrimoniale et d’accessibilité contemporaine, sans dénaturer l’œuvre d’origine.

[Test] Gex Trilogy

Le premier épisode, Gex, propose une aventure en deux dimensions dans un univers inspiré des chaînes de télévision. Le héros, un lézard sarcastique, est propulsé dans un monde alternatif, la Media Dimension, qu’il doit traverser pour échapper à l’influence de son ennemi juré. L’esthétique visuelle est très marquée par l’imaginaire télévisuel des années 80 et 90, chaque niveau parodiant un genre cinématographique ou un thème télévisé bien identifiable. On passe d’un monde horrifique à un dessin animé loufoque, en passant par des hommages aux arts martiaux ou aux westerns. Si l’ambiance est réussie, avec des sprites colorés et une animation fluide pour l’époque, certains aspects techniques rappellent les limites du jeu original. La caméra, trop rapprochée, limite souvent la visibilité et rend la progression plus difficile qu’elle ne devrait l’être. De plus, les contrôles peuvent sembler rigides, avec une sensation de flottement dans les sauts ou une réponse approximative lors des changements de direction. Malgré cela, le titre conserve une identité forte et une narration originale pour son époque, portée par un protagoniste bavard qui enchaîne les commentaires satiriques sur la culture télévisuelle.

[Test] Gex Trilogy

Le deuxième volet, Gex: Enter the Gecko, constitue un tournant fondamental pour la série. Abandonnant la 2D, le jeu bascule dans une exploration 3D libre, avec une structure à hub central. Le joueur accède à différents niveaux, chacun étant thématiquement construit autour d’un univers médiatique détourné, à la manière de parodies interactives. L’objectif est de récupérer des télécommandes, équivalentes aux étoiles dans un Super Mario 64, afin de débloquer progressivement l’accès à d’autres mondes. Ce changement d’orientation permet une approche beaucoup plus variée, avec des objectifs multiples dans chaque niveau et la nécessité d’y revenir pour compléter entièrement le contenu proposé. Sur le plan du gameplay, l’expérience est nettement plus ambitieuse que celle du premier jeu. Les mouvements sont plus souples, notamment grâce à l’ajout de la caméra analogique proposée dans cette version remastérisée. Bien qu’encore perfectible, cette caméra est bien plus fonctionnelle que dans la version originale. Les environnements en 3D, bien que datés visuellement, conservent un certain charme et une inventivité certaine dans leur conception. Les dialogues de Gex sont toujours omniprésents, avec des remarques qui puisent leur humour dans l’actualité des années 90. Cela renforce l’identité du jeu, même si cela peut créer une certaine distance avec les joueurs qui n’ont pas connu cette époque.

[Test] Gex Trilogy

Le troisième et dernier épisode de la trilogie, Gex 3: Deep Cover Gecko, est clairement l’aboutissement technique et artistique de la série. Le jeu reprend la structure de son prédécesseur tout en la perfectionnant. Les mondes sont plus vastes, mieux organisés, et surtout plus diversifiés dans leurs mécaniques de gameplay. L’ajout de véhicules, de phases d’action variées et de petites énigmes vient rompre la linéarité habituelle des jeux de plateforme de son époque. On retrouve également une narration plus présente, ponctuée de cinématiques, dont certaines intègrent des séquences live-action. Cela confère à l’ensemble une atmosphère hybride, entre cartoon interactif et sitcom parodique. La caméra, ici aussi retravaillée, se montre nettement plus docile, ce qui rend les déplacements et l’exploration beaucoup plus agréables. L’humour, omniprésent, atteint son apogée avec un Gex plus bavard que jamais, qui s’adresse directement au joueur avec des punchlines dignes d’un stand-up télévisé. Le jeu, bien que plus court dans sa durée de vie si l’on se contente de l’objectif principal, offre une richesse suffisante en contenu secondaire et en relecture pour justifier pleinement sa place dans la compilation.

[Test] Gex Trilogy

Sur le plan technique, la compilation dans son ensemble est solide. Le moteur Carbon Engine permet une exécution stable et fluide sur toutes les plateformes, tout en proposant des fonctionnalités très utiles pour les joueurs modernes. La possibilité de sauvegarder à tout moment supprime une grande partie de la frustration liée à la difficulté parfois injuste des jeux de l’époque. Le système de retour en arrière permet quant à lui de corriger instantanément les erreurs sans recommencer tout un segment. Ce sont des ajouts essentiels qui transforment une expérience rétro potentiellement frustrante en une aventure beaucoup plus fluide et agréable. Les graphismes conservent leur esthétique originale, avec la possibilité d’appliquer un filtre CRT pour reproduire l’effet visuel des téléviseurs cathodiques. Le travail de préservation visuelle est donc respectueux, sans sacrifier le confort des écrans modernes. La bande-son est également bien reproduite, avec une gestion du son stéréo correcte et des musiques parfaitement adaptées à chaque univers thématique.

[Test] Gex Trilogy

Ce qui distingue réellement cette compilation d’un simple portage, c’est la richesse de son contenu annexe. En plus des jeux eux-mêmes, le joueur a accès à une galerie artistique fournie, à des publicités d’époque, à des croquis de production, à une sélection musicale complète et même à une interview exclusive avec le comédien Dana Gould. Cette mise en valeur de l’histoire de la série et de ses coulisses confère à cette compilation une dimension muséale. On ne se contente pas ici de rejouer à trois anciens titres ; on les replace dans leur contexte culturel et on en découvre les coulisses avec un soin qui témoigne d’un vrai respect du matériau d’origine.

En définitive, Gex Trilogy est bien plus qu’un simple retour nostalgique. C’est une relecture respectueuse, complétée par des outils modernes intelligemment intégrés. Chaque épisode, avec ses qualités et ses limites, représente une étape importante de l’évolution du jeu de plateforme à la fin des années 90. Le premier séduit par son originalité et son ambiance télévisuelle singulière malgré une prise en main datée. Le deuxième marque une évolution ambitieuse vers la 3D qui réussit à capturer une grande diversité d’environnements. Le troisième, enfin, vient parfaire la formule en ajoutant variété et cohérence à l’ensemble. L’expérience globale reste plaisante, accessible, et enrichie par un habillage éditorial de qualité.

[Test] Gex Trilogy

Gex Trilogy s’adresse avant tout aux passionnés de rétro, aux amateurs d’humour absurde et aux curieux en quête de jeux à forte personnalité. Il ne cherche pas à réinventer la plateforme, mais à offrir un témoignage fidèle d’une époque où le jeu vidéo tentait de mêler satire, expérimentation visuelle et personnages exubérants. Grâce à cette édition bien pensée, Gex revient sur le devant de la scène dans une forme à la fois fidèle et modernisée, et mérite amplement d’être redécouvert.

 



Commenter cet article