Les opérateurs internet face au défi du cloud gaming
En à peine une décennie, les opérateurs internet ont dû faire face à deux défis majeurs en ce qui concerne les jeux-vidéos : l’avènement du jeu en ligne, et l’arrivée du cloud gaming.
L’avènement des jeux multijoueurs jouables en ligne à plusieurs dizaines voire centaines de joueurs en même temps fut un véritable défi à relever pour les opérateurs télécoms. En effet, ces nouveaux modes de jeux très populaires sont très gourmands en bande passante, et demandent de pouvoir fournir des débits toujours plus importants avec un temps de latence (le fameux ping) toujours plus bas.
Depuis 2019, un nouveau mode de jeu se popularise avec la démocratisation des offres fibre dans le paysage télécom français : le Cloud Gaming. Ce terme anglophone désigne le fait de jouer à un jeu vidéo chez soi ou en mobilité, sur n’importe quel type d’écran, sans pour autant disposer de console ou pc avec soi pour le faire tourner.
En fait, le jeu vidéo est installé sur une machine distante appartenant à l’éditeur de jeu, et le joueur se sert de son excellente connexion internet ADSL, fibre optique, 4G ou 5G pour envoyer et recevoir les données en temps réel.
Cloud Gaming : une innovation qui pousse les réseaux internet dans leurs retranchements
Les différentes sociétés qui proposent des abonnements à des services de Cloud Gaming demandent à leurs joueurs de disposer d’une connexion internet très solide. Microsoft avec son Xbox Game Pass recommande par exemple d’avoir à disposition une connexion avec un débit minimum de 15 Mb/s, et un temps de latence de maximum 60 millisecondes. Autant vous dire qu’à part les personnes raccordées en fibre optique, seuls les internautes disposant d’une connexion ADSL ou 4G de très bonne qualité pourront profiter des services de jeux dans le nuage.
Fournir un débit très haut et un temps de latence très bas à leurs clients n’est pas le seul défi que doivent relever les opérateurs internet. En effet, ces derniers doivent aussi assurer une qualité et stabilité de connexion à toute épreuve, en augmentant continuellement la taille de la bande passante sur leurs infrastructures réseau. Ces jeux dans le nuage sont très gourmands en bande passante, et si rien n’est fait pour augmenter la taille des tuyaux d'interconnexion, les autres internautes lambda pourraient avoir à subir de lourds ralentissements.
La fibre optique et la 5G à la rescousse des Cloud gamers
Vous l’aurez compris, la majorité des personnes raccordées avec une box ADSL ne pourront probablement pas profiter d’une expérience de jeu correcte. Il en va de même pour la 4G qui n’est bien souvent pas assez stable.
C’est pourquoi la fibre optique et la 5G tombent à point nommé pour accompagner l’avènement du Cloud Gaming en France et partout dans le monde. Capables de fournir des débits atteignant plusieurs Gigabits par seconde, tout en ayant un temps de latence (le ping) de quelques millisecondes seulement, elles sont les technologies rêvées pour ce type de jeu vidéo.
Maintenant que le déploiement de la fibre optique est très avancé en France et que la couverture est théoriquement censée atteindre 100% d’ici 2025, nous sommes en droit de nous demander quel est l’avenir des consoles physiques. Il paraît assez improbable que les supports physiques restent la norme dans les jeux-vidéos d’ici quelques années. Tout comme les DVD et CD qui ont disparu au profit du streaming sur Netflix et Spotify, les consoles et disques de jeux risquent bien de subir le même sort au cours de cette nouvelle décennie.
La 5G qui est en train de se déployer lentement mais sûrement en France va également fortement participer à l’essor et la démocratisation du cloud gaming. Les joueurs peuvent en effet reprendre dans le métro et sans coupure sur leur smartphone une partie qu’ils avaient commencé chez eux sur leur TV !
Bref, ces prochaines années nous réservent de belles surprises ! Alors souhaitons bon courage aux opérateurs télécoms qui vont avoir à relever de nombreux défis de taille.
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