[Test] Sparklite
J’ai toujours des scrupules à employer ce mot mais Sparklite est ce que l’on appelle communément un « petit jeu ». Essentiellement casuel sur un modèle rogue-like. Situé dans un univers futuriste dont la mécanique s’apparente à du Zelda (ou Secret of Mana selon votre génération) Sparklite nous fait explorer un monde (Géodia) en constante évolution (d’où le côté rogue).
Votre ambition profonde (n’est pas de conquérir le monde) mais de grinder à mort jusqu’à être de tailler pour affronter les 5 titans… Parce que c’est votre destin ! Bon, allez, c’est bateau, j’avoue mais c’est du roguelike surtout. Et du rogue-like qui sort sur galette (support physique) c’est appréciable et suffisamment rare pour être souligné.
La mécanique de jeu est assez basique et essentiellement centrée sur l’exploration de zones générées aléatoirement. Une part du jeu est consacrée au craft mais à mon sens cela reste assez marginal. On est plus occupé à farmer qu’à crafter même si le craft fait partie intégrante de l’exploration. En effet, certains éléments vous permettront d’évoluer plus facilement ou d’accéder à des lieux particuliers.
Cette exploration est rendue d’autant plus intéressante dans ce monde en perpétuelle évolution. Chacune de vos visites sur la planète sera différente de la précédente. Chaque visite est une nouvelle aventure. Ceci dit, cela n’enlève en rien à la cohérence du monde en lui-même… Le choix de rendre aléatoire les zones de jeu est un parti pris très intéressant qui s’appuie sur un monde en proie à un climat et un équilibre sismique fragile. Du coup, le paysage est constamment modelé. Intéressant non ?
Ce qui n’enlève rien non plus à la cohérence de l’histoire, votre progression est bien marquée par une évolution des zones de jeu. La progression est bien marquée, on voit d’où on vient et on sait où on va. Ainsi, la progression est visible (contrairement à certains rogue-like où elle peut être vaine et généralement uniquement ponctuée par la mort du personnage), on voit l’héroïne, Ada, s’équiper, progresser et évoluer au travers de ce monde en proie au chaos. L’exploration des donjons n’est que pur régal. Alors oui, cela ressemble à du Zelda, mais qu’importe, c’est tout aussi prenant, immersif et ça donne vraiment envie de persister. La collecte des Sparklite (la monnaie du jeu) justifie à elle seule des heures de farming pour s’équiper et retourner à la filoche quand on n’a pas été de niveau précédemment.
On appréciera la diversité des ennemis et surtout de leurs modes de combat. Il vous faudra vous adapter aux circonstances, aux lieux, aux adversaires pour avancer dans votre quête. La dimension tactique est fortement mise en avant sans pour autant exiger une technicité exceptionnelle. En fait tout reste assez accessible pour ne pas dire facile. Cependant, ce n’est pas pour autant « trop » facile, car la difficulté se fait progressive. En résumé si c’est trop facile c’est que vous avez trop grindé, si c’est trop difficile c’est que vous avez besoin de farmer… Donc pas la peine de rager ou de sous-estimer le jeu. Car si la progression et la difficulté semble assez fluides c’est que le jeu est tout particulièrement bien pensée et surtout équilibré. Si vous êtes en décalage c’est qu’à un moment vous n’avez pas fait ce qu’il fallait.
Côté graphique, chacun des cinq environnements de jeu possède un écosystème, une ambiance, une musique, une palette de couleurs et un level-design unique. Je suis tentée de dire on adhère ou pas… mais depuis quelques années, le pixel art est rentré dans les mœurs et ne choque plus personne. Cela reste cependant un jeu très soigné aux graphismes plaisants. J’avoue volontiers que j’aurai adoré avoir ce genre de jeu sur Amiga ou Atari…
Pourtant, Sparklite manque un peu de challenge, d’énigmes à la Zelda… Certes la recherche de coffres est appréciable, la collecte des plans est bien pensée, bien rythmée, progressive… mais on ne sent pas le défi… Tout à l’heure, j’évoquais le bon dosage de la difficulté, et bien pour le coup, j’aurais aimé que la collecte des plans soit rendue légèrement plus difficile et accompagnée d’énigmes tordues. Bref, ça manque un peu de casse-tête… mais bon, j’avoue que je sors du remake de Zelda alors ça m’influence un peu, fatalement… ça c’était le premier point noir.
Le second reste la quantité de bugs… forcément lorsqu’on a recours à de la génération aléatoire on peut par moment créer des situations totalement imprévisibles, des impossibilités… Et du coup c’est à se demander si toutes les possibilités ont bien été testées. Personnellement, je ne pense pas.
Je fais le choix de ne pas m’attarder sur le mode multijoueur (sur le même écran) qui est assez banal (pour ne pas dire ennuyeux), on n’apprécie le jeu réellement qu’au travers du « pilotage » d’Ada et non de son acolyte robotique qui n’a que peu d’intérêt. C’est bien pour jouer avec son petit frère ou sa petite sœur.
Après, Sparklite tente d’imposer sa propre personnalité, ce qui n’est pas évident. C’est difficile de se démarquer des « références » comme Zelda ou SoM… La preuve j’y fais références à plusieurs reprises dans mon test. Toutefois Sparklite arrive à créer l’alchimie presque parfaite entre le Zelda-like et le Rogue-like, créant un hybride divertissant avec son style à lui. Gageons que les petits bugs seront corrigés rapidement… Sparklite vous invite dans un monde unique, varié et divertissant.
Article rédigé par Mlle_Krikri
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