Quand j'ai entendu que Final Fantasy Origin se présentait comme le nouveau Nioh, je ne vous cache pas que j'ai eu très peur... Peur car pour moi, FF est le label DU jeu de rôles japonais, c'est LA référence sans comparaison possible. Sans égal. Qu'en est-il réellement ?

Je vais commencer par l'introduction, le préambule, je ne sais pas trop comment le qualifier. Bref, le didacticiel qui m'est apparu comme totalement imbitable dès les premières secondes. C'est uniquement en comprenant ce que je faisais que j'ai pu savoir ce qu'on attendait de moi pour passer à l'étape suivante. Seulement les explications ne sont clairement pas à la hauteur de ce système de combat qui pour autant est particulièrement intéressant.

En effet, FFO dispose d'un système de combo intéressant qui donne un dynamisme bien plus prégnant que dans ce que l'on nous a promis précédemment. Je me souviens des "innovations" de FF XIII et XIII-2 puis de FF XV. On nous promettait un système de combat dynamique plus orienté action que stratégie... Blah blah... Objectivement FFO tient ses promesses. Je suis même tentée de dire qu'on nous offre enfin l'action qu'on nous promettait depuis tout ce temps.

Non pas que je n'aimais pas le tour par tour typique et caractéristique des J-RPG mais lorsqu'on me promet de l'action, il faut m'en donner. FFO tient donc ses promesses avec un système de combat très technique, dynamique et puissant. Ce qui par voie de conséquence rend le jeu plus difficile, peut être un poil moins accessible malgré ses différents niveaux de difficulté.

La construction du jeu est articulée autour du combat. Vous avec une mappemonde avec des missions à réaliser, on ne peut pas faire plus efficace. Comme je l'évoquais, par moment j'ai eu l'impression de jouer à un mode histoire d'un jeu de combat. Certes on se déplace dans une map en mode couloir mais ce n'est pas à proprement parler de l'exploration. Ce qui n'est pas du tout négatif. Mais on sent clairement que le scénario n'est pas au cœur de ce jeu, c'est... le combat. En introduction, je faisais référence à Nioh, on n'est pas loin de la vérité. Et objectivement le jeu est presque aussi difficile. Certains boss sont particulièrement retors. Le fait que les combats se déroulent en temps réel rend les choses assez difficiles.

Mais on prend beaucoup de plaisir à utiliser les attaques spéciales qui nous gratifient d'une magnifique cinématique. On a l'impression de jouer à un véritable jeu de combat tellement cela peut être technique. Il faut de la maitrise, et vous ne pourrez pas seulement compter sur vos deux équipiers (globalement assez inutiles en fin de jeu).

On retrouve la dynamique musicale des Final Fantasy qui rythme les combats et les cinématiques. Cinématiques qui sont bien évidemment magnifiques. Toutefois, j'ai tout de même l'impression que c'est un poil en dessous du niveau de ce que l'on a pu voir jusqu'à présent sur PS4 (en particulier FF XV). Je ne vais pas dire que je suis déçue ce serait injuste au regard de la qualité de la direction artistique mais après un FF XV exceptionnel et un FF 7 Remake je m'attendais quand même à une grosse claque graphique.

Avec cet épisode la saga Final Fantasy prend un tournant un peu différent. En fait, le fait que ce soit une reprise me déçoit un peu. Alors je ne dirait pas qu'il s'agit d'un remake mais plutôt d'un reboot du premier des Final Fantasy. Pour autant l'histoire ne me semble pas aussi fournie. FFO se présente davantage comme un hack and slash et de fait, on est moins captivé par une narration détaillée, profonde et rigoureuse. Quelques fois, à la lecture des dialogues, on a vraiment l'impression d'être dans la partie scénario d'un jeu de baston... Dans la partie bâclée d'une ersatz de scénario d'un très bon jeu de bastion... Honnêtement, j'ai ressorti Final Fantasy premier du nom pour vérifier... On est bien largement sur un reboot.

Maintenant, si on le prend pour une nouveauté, une innovation en terme de gameplay, FFO est une réussite. Ce système de combat ouvert (même si c'est dans des couloirs) permanent donne une dynamique importante au titre. J'aime beaucoup le finish d'une rare violence. C'est un excellent jeu d'action dans un univers tout aussi excellent tant sur l'aspect esthétique que sur l'aspect technique. Le jeu est très exigeant mais répond parfaitement. Je veux dire par là, qu'il n'y a pas de latence entre le coup et l'action à l'écran ce qui n'est pas toujours le cas avouons le. Pour ma part j'ai pas mal crisé sur les premier Dark/Demon's Souls. Les remakes n'ont pas échappé à la règle. Ici, la réponse est parfaite, immédiate, tout comme la sanction pour l'erreur dans la manœuvre... Je le disais, le jeu est très difficile même en mode le plus facile. D'ailleurs pour dire vrai, je n'ai pas compris réellement si c'était le niveau de l'IA des alliés qui augmentait avec la difficulté ou celui des ennemis ?

Stranger of Paradise est atypique, il présente la particularité de nous faire voyager dans l'univers de Final Fantasy. Mais avec cette distance qui ne donne pas l'impression d'une bête recopie des titres existants. A bien y réfléchir, je trouve que le titre est un bel hommage à la licence dans son ensemble. A ceci près qu'au bout de 100 heures de jeu dans un FF classique, on a tendance à lâcher parce qu'on n'arrive pas à faire "poper" l'ennemi qu'on souhaite. Ici, on lâche un peu plus tôt parce qu'on n'arrive tout simplement pas à tuer un boss dont on a le sentiment que l'issue du combat est totalement aléatoire pour ne pas dire cheaté ! Mais, il faut dire que vos équipiers sont souvent très... empotés... Je n'ai pas joué à la démo mais les échos que j'en ai eu mettaient l'IA des compagnons à un niveau très élevé, au risque de faire perdre un peu d'intérêt, un peu de challenge aux combats. Ici, c'est clairement pas le cas. L'IA des compagnons a manifestement été nerfé et objectivement, je ne vois pas vraiment de changement majeur de leur comportement dans les différents niveaux de difficulté.

Côté interface, j'ai failli écrire qu'on était dans le sobre... Alors oui, sur l'affichage de l'écran principal on est dans le sobre... Mais en pratique on retrouve toute la profondeur des Final Fantasy. Les menus sont complets, très fournis avec beaucoup de possibilités d'actions sur les personnages. La gestion de l'équipement est assez proche de ce qu'on avait dans FFXV. L'interface est assez claire, on prend ses marques rapidement sans être perdu comme dans beaucoup de titres similaires. Où d'ailleurs on ne nous débloque les différents menus qu'au terme de quelques heures de jeu et d'un didacticiel pénible. Ici ce n'est clairement pas le cas, on est tout de suite dans le feu de l'action, on ne perd pas de temps.

La rejouabilité est un point extrêmement fort de ce titre. Mais à une seule condition, celle de faire totalement abstraction du scénario qui pourrait apparaitre en carton (car un peu décousu au début). D'ailleurs, il faudra y revenir, en boucle toujours et encore car le farm prend un place quasi indispensable si vous voulez progresser en compétence. A noter qu'il n'est pas utile de quitter la map pour faire réapparaitre les ennemis. en s'éloignant suffisamment, on arrive à les faire repop. Cependant ces allers retours peuvent par moment sembler fastidieux. D'autant qu'ils sont dans certains cas indispensable pour assurer d'avoir le bon niveau en arrivant au boss final du Donjon.

L'arbre, ou plutôt les arbres de compétences, s'apparentent plus aux sphériers de FF X dans leur variété. Les quantités de compétences à débloquer sont incroyables. On commence avec trois classes qui rapidement se multiplient pour devenir innombrable. Le problème est qu'il faudra quasiment développer presque toutes les classes ou presque. Ce n'est pas une obligation en soi, mais la progression fait que vous êtes quasi obligé de toucher à tous les domaines afin d'adapter votre stratégie au boss que vous affrontez.

D'ailleurs, en gros, il y a une petite trentaine d'archétypes différents qui permettent de donner un style de combat assez unique selon les circonstances, les donjons, les ennemis, les boss. Toutefois, ne nous mentons pas, certains comme le Voleur, le Lancier, l'Escrimeur auront vos faveurs en priorité car sans dire qu'elles sont cheatées, elles sont vraiment optimisées, avec de aptitudes indispensables. Mais pour obtenir les classes avancées, il faudra farmer.

Ici, pas de bon sentiment, pas de câlin, pas de sensiblerie, pas de morale, on tranche dans le vif, on taillade du démon, et lutte contre Chaos. Ni plus ni moins. On avance, on meurt, on recommence, encore et encore. Ce qui n'est pas le principe intrinsèque des Final Fantasy. Stranger of Paradise est un concept, bien mieux qu'un Dark/Demon's Souls like ou un Nioh like, Stranger of Paradise est plus "facile" plus attrayant, plus accessible et... ça reste du Final Fantasy !

Article rédigé par Mlle_Krikri