[Test] Arcadecraft
En ce moment, je suis très branchée Arcade. Mais c’est un pur hasard si je suis tombée sur Arcadecraft, un jeu de gestion de salle d’arcade… Je dois dire que j’ai hésité à le prendre lorsque j’ai vu les avis mitigés sur Steam. Généralement, l’avis des utilisateurs est assez juste mais là, je dois bien reconnaître que ceux qui n’aiment pas, c’est sans doute parce qu’ils se sont trompé de jeu. Arcadecraft correspond parfaitement à ses promesses. Si vous attendiez plus, ce n’est pas de la faute des développeurs, ils n’ont rien promis !
Qui n’a jamais rêvé étant gosse dans les années 80 de posséder sa propre salle d’arcade ? Voilà qui est désormais possible. On va parler clairement, Arcadecraft, n’est pas de la trempe d’un Theme Hospital, ici, vous avez une salle somme toute assez basique que vous pourrez agrémenter selon vos envies (et surtout vos moyens). Ne nous mentons pas, l’objectif du jeu est de se faire un max de fric en augmentant son parc de bornes et en décorant sa salle au mieux, y compris par le biais de décorations ponctuelles saisonnières (Halloween, Noël…).
La salle ne pouvant évoluer en taille, il vous faudra faire attention à la popularité de vos jeux, remplacer, réparer vos bornes et surtout veiller à ce qu’elles restent toujours rentables. La difficulté (relative) est d’avoir assez d’argent en fin de mois pour payer les charges et rester ouvert… Si au début du jeu vous ne pouvez pas vous offrir plus de 3 petites bornes assez pitoyables sans risquer de mettre la clé sous la porte. Aussi, vous connaîtrez l’angoisse des gérants de salle en fin de mois…
Les bornes consomment de l’énergie et vous devrez donc faire évoluer le compteur électrique afin d’en augmenter le nombre. C’est une des upgrades les plus élevée mais indispensable à court terme. Le problème est qu’il faut à la fois collecter l’argent des bornes avant la fin du mois, sous peine de voir votre boutique fermée alors que les caisses sont pleines. La collecte est assez fastidieuse au début car vous devez sélectionner l’appareil puis presser une touche (Espace ou un bouton de manette) et attendre que la borne se vide… Et c’est très pénible surtout lorsque vous avez plusieurs bornes… D’ailleurs, il faut garder la touche enfoncée, ce qui ne manquera pas de vous induire en erreur dès le début. Une simple pression ne collecte que quelques pièces ce qui fait qu’on pourrait croire que les machines ne sont absolument pas rentables… Mais lorsque votre parc de machine atteindra un seuil particulier cela débloquera un recrutement supplémentaire ce qui vous permettra de collecter automatiquement les recettes de chaque borne.
Les bornes peuvent être paramétrées, on règle la difficulté, le prix du « coin » et on peut également les revendre. Il y a des statistiques relativement bien détaillées sur chaque borne. C’est vraiment bien pensé, et on se prend au jeu à vérifier constamment la sortie de nouvelles machines pour être au top. Le système du jeu propose des alertes lorsque les machines commencent à être en fin de vie, lorsqu’un nouveau modèle de borne sort. Cependant, on essaye toujours d’anticiper car c’est un pur bonheur que de faire ce type de shopping. Les bornes sont « réalistes » dans leur design, mais bien évidemment les titres des jeux sont fantaisistes. Mais qu’importe, le plaisir reste au rendez-vous si vous êtes connaisseur.
Vous allez me dire « mais après ? ». Je reconnais que le jeu est légèrement répétitif et on se surprend à surveiller les années pour voir évoluer les machines… Le jeu débute en 1980 ce qui fait que les bornes sont typique de l’époque. Plus vous avancez dans le temps et plus le design des bornes évolue. Le jeu peut être très long si vous gérez bien votre affaire, que vous n’êtes pas trop gourmand et que vous arrivez à gérer les différentes situations qui se déclenchent aléatoirement durant la partie.
Vous aurez de temps à autre la visite d’un japonais qui cherchera à vous vendre son « Astrocity »-like. Vous aurez la visite d’un PGM qui cherchera à pulvériser un record, cela accroitra votre popularité mais votre machine ne sera pas rentable le temps de sa performance… Et vous aurez aussi la visite de collectionneurs qui rachèteront des machines à prix d’or sauf que ce que l’on ne vous précise pas c’est qu’une machine vendue ne peut pas être rachetée ! Vous aurez également des mauvais joueurs, des casseurs assez redoutables qui détruisent les machines à une rapidité infernale… Je ne sais pas si c’est fait exprès mais les déposer en direction de la sortie est très compliqué, curieusement le jeu souffre d’un défaut de maniabilité dans les déplacements sur cette action…
Très orienté « console » (il est sorti sur Xbox One) Arcadecraft doit être joué à la manette parce que les commandes clavier ne sont pas du tout adaptées… Il faudra presser frénétiquement une touche pour réamorcer les bornes plantées, déplacer avec les touches directionnelles du pad… et tout cela ne se fait pas aisément à la souris… Le placement des bornes se fait depuis le « dépôt » au fond de la salle d’arcade. Et il faut faire glisser jusqu’à la position souhaitée l’appareil en tenant compte des obstacles. Bref, mieux vaut jouer à la manette, c’est bien plus précis…
Par instant, une case du sol s’illumine et on vous invite à y placer une machine pour accroitre sa popularité. Cette possibilité, bien qu’intéressante, reste totalement absurde puisque la case apparait aléatoirement et souvent dans des endroits improbables… Vous devrez chambouler toute votre organisation de salle pour l’attendre avant qu’elle disparaisse, sachant qu’elle disparait très rapidement si vous ne placez rien dessus à temps… Vous devrez condamnez l’accès à d’autres bornes et vous asseoir sur leur rentabilité, étant entendu que le bonus obtenu ne rentabilise en rien les pertes. Bien souvent, vous laisserez donc filer ce bonus improbable… plus par obligation que par choix. En effet, là où le jeu est bien pensé c’est que la rentabilité doit constamment être étudiée. Derrière son aspect « cartoon » et la petite taille de la zone de jeu, Arcadecraft offre une expérience de gestion simple mais bien étudiée. La rentabilité de chaque machine diminue de mois en mois, il faut les renouveler, provisionner pour changer le parc régulièrement… et on tire souvent sur la corde au début tellement il est difficile de gagner de l’argent sans risque. Mais à vaincre sans risque on triomphe sans gloire…
Arcadecraft vous offre une expérience de jeu originale. Sans être pour autant un grand jeu de simulation, il demeure divertissant et c’est tout ce qu’on lui demande. Est-il à réserver aux nostalgiques et aux nostalgeeks ? Non, pas forcément, disons que c’est un voyage dans le temps intéressant qui permet d’une part de voir l’évolution des jeux, de leur design mais aussi de se rendre compte du pourquoi les salles d’arcade ont disparu de nos villes. L’évolution du jeu vidéo, le souci de rentabilité, les aléas… sont autant d’éléments repris dans cette petite simulation bien sympathique.
A noter cependant un bug assez pénible : l’impossibilité de passer en plein écran sur ma machine. Le jeu en 1080p bien que possible reste en mode fenêtré…
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